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Il se lance le défi de passer 100 jours sans voiture

le vendredi 20 mars 2020
Modifié à 14 h 44 min le 20 mars 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

En septembre, Andrew Tanner a décidé de poser un geste concret pour l’environnement. Il a choisi d’éviter de prendre de sa voiture, et ce, 100 fois plutôt qu’une. À moins de 20 jours de son accomplissement, il raconte à quel point son défi s’avère être bénéfique à plusieurs niveaux.   Certains jours, il court, d’autres, il enfile ses skis de fond, mais la majorité du temps, le professeur d’éducation physique à l’école primaire Plein-Soleil à Candiac enfourche son vélo. La venue de Greta Thunberg, jeune militante écologiste suédoise, à Montréal, le 27 septembre l’a marqué. M. Tanner considère que cela a été un élément déclencheur. «C’est une affaire environnementale qui m’a pognée, explique le Laprairien. Il y en a qui vont manifester, mais sans rien faire après. Moi, je suis un gars d’action et je me suis dit que je pouvais faire ça.» Alors qu’il pédalait déjà une quarantaine de journées par année pour aller travailler, l’homme de 46 ans admet avoir douté de ses capacités à le faire pendant 100 jours consécutifs. Il a plutôt divisé son défi en quatre blocs de 25 jours. M. Tanner ne cache pas que de ne pas prendre sa voiture lui demande de l’organisation et qu’il ne peut pas toujours s’en passer pour, par exemple, faire l’épicerie ou aller reconduire ses enfants à certains endroits. Il raconte également qu’un matin où il a décidé de se rendre au travail en ski de fond, il lui a fallu 45 minutes. Il a dû se lever plus tôt et préparer son équipement la veille. «Ce n’est pas tout le monde non plus qui a cette possibilité. Certains de mes collègues voudraient le faire, mais demeurent plus loin», laisse-t-il savoir. Le trajet que M. Tanner parcourt matin et soir est d’une distance de 15 km en voiture. Néanmoins, il prend parfois des raccourcis ou même des détours en fin de journée entre La Prairie et Candiac afin d’admirer la nature et faire des rencontres avec des animaux, entre autres. «C’est féérique», dit-il. Bien-être M. Tanner a rapidement constaté les bienfaits physiques de l’expérience. «En début d’année scolaire, c’est arrivé fréquemment que mes élèves soient lents à se mettre en marche alors que moi j’étais complètement éveillé, raconte-t-il. J’avais l’impression d’avoir 12 cafés dans le corps!» C’est en voyant ce contraste que le professeur d’éducation physique a décidé de partager son projet à ses classes et de le documenter dans une présentation avec des vidéos explicatifs.
«Je suis un gars qui aime le concret, le principe d’action et de réaction!» -Andrew Tanner
Il y illustre les impacts cognitifs, physiques, financiers, environnementaux et y donne des ressources pour les enseignants et les parents. M. Tanner dit avoir remarqué que ses élèves sont réceptifs quand il parle de son défi. «Ils ont une belle ouverture, ils sont conscientisés à l’environnement, mais ne sont pas nécessairement en position pour agir», croit-il. Le professeur d’éducation physique affiche sa feuille de route qu’il coche chaque jour où il ne prend pas son véhicule accompagné d’affiches explicatives pour qu’ils puissent suivre «Le défi de M. Andrew». Au-delà de son bien-être général, il ajoute que le plaisir est définitivement un facteur qui le fera poursuivre son expérience. «C’est le fun  de louer un fat bike la fin de semaine en hiver, beaucoup de gens qui le font me le disent. Moi, je vis ce plaisir-là chaque fois que je ne prends pas mon auto», dit-il. Économies En date du 30 janvier, M. Tanner avait 1 000 km de moins au compteur de sa voiture grâce à son initiative. Cela représente une économie de 3$ par jour en essence. «Certains me disent que 3$ ce n’est rien, mais à long terme, c’est 300$ de moins», fait-il valoir. M. Tanner ajoute qu’au-delà de l’essence, il économise également en termes d’entretien de son véhicule.