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VIDÉO - Ils veulent conquérir le marché de la simulation de course 

le vendredi 28 mai 2021
Modifié à 20 h 47 min le 30 mai 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Le temps à tuer à la maison pendant le confinement a été profitable pour trois passionnés de la simulation de course automobile. Ceux-ci ont lancé l’entreprise Advanced Sim Racing en mai 2020. Avec un chiffre d’affaires de 1 M$ après un an, les entrepreneurs voient très grand.

 

 

Le Laprairien Nikolas Dubois a fait la connaissance de Francis Fortin en jouant dans une ligue de course virtuelle. Alors que le premier possédait son entreprise dans le domaine des assurances, le deuxième était contremaître plombier, mais fabriquait déjà de petits châssis de simulation chez lui.

«J’ai vu qu’il avait la connaissance pour le fabriquer, mais pas pour le vendre, relate M. Dubois. Je lui ai dit qu’on allait prendre son produit, faire le site, commander des bancs d’auto, 40 s’il le fallait. J’allais payer. Et on a parti ça ensemble.»

En raison de la pandémie, les deux hommes ont lancé leur entreprise alors qu’ils ne s’étaient encore jamais rencontrés en personne! Après quelques mois, ils ont quitté leur emploi respectif afin de se concentrer sur leur projet à temps plein. C’est à ce moment que la demande a explosé.

«On s’est vite rendu compte qu’on tenait vraiment quelque chose entre nos mains», raconte M. Dubois.

Advanced Sim Racing soufflera sa première bougie le 14 mai. Elle se trouve à ce jour parmi les meilleurs vendeurs de la plateforme Shopify pour les meilleures performances de vente parmi les boutiques ayant été lancées dans la même période.

Bouche-à-oreille

Plus précisément, Advanced Sim Racing se spécialise dans les châssis de simulateur de course automobile. Elle offre quatre options en aluminium, les coûts se situant entre 449$ et 1 110$. Elle vend également deux options de siège.

Au fil des mois, elle a élargi son offre et s’est associée avec des fournisseurs afin de vendre moteurs, volants et pédales. Les clients peuvent donc configurer leur simulateur morceau par morceau.

L’entreprise a pu compter sur le bouche-à-oreille, qui a fait des ravages et lui a permis d’atteindre un volume de 1 000 ventes en un an, fait savoir l’entreprise. Chacune lui rapporte environ 1 000$.  

«On a un simulateur chez Porsche Québec. Un gars est allé le voir et en a acheté un. Puis, quatre de ses voisins en ont acheté un aussi. Une vente en a généré cinq au final», exemplifie Nikolas Dubois.

L’entreprise distribue aujourd’hui ses produits partout en Amérique du Nord.

«C’est une question de progression naturelle, explique le Constantin Marc-André Ladouceur, qui s’est joint à Nikolas et Francis à titre de copropriétaire en avril. La compagnie a bâti sa réputation au Québec. Ç’a servi de tremplin pour le Canada, et aujourd’hui, ça l’est pour les États-Unis.»

Haut de gamme

Leurs produits reproduisent la force d’un véhicule de course.

«Si tu perds le contrôle, tu vas le sentir dans le volant, explique M. Ladouceur. Les pédales sont de calibre d’entraînement professionnel. Il faut que tu forces physiquement, comme un vrai pilote.»

Souhaitant améliorer leurs performances, les joueurs se munissent petit à petit d’équipements de performance supérieure. La valeur d’un ensemble complet peut aller jusqu’à 30 000$, révèle-t-il. Selon la configuration, le pilote peut ressentir le mouvement et les vibrations. Le système D-BOX, positionné sous le châssis, réplique le comportement du véhicule et de la piste dans le simulateur.

«Tu sens l’accélération, le changement de vitesse, les côtés de piste, le moteur aussi», dit-il.

Le plus gros compétiteur de l’entreprise est en Europe, selon ses fondateurs.

«On pense aujourd’hui qu’on a le produit le plus solide sur le marché, point de vue stabilité et force», estime M. Ladouceur.

Que le commencement

Aux dires de celui-ci, le monde de la simulation de course automobile n’en est encore qu’à ses débuts.

«Il y a 5 ans, tu n’en entendais pas parler, dit-il. Aujourd’hui, la Fédération internationale de l’automobile (FIA), qui régit la Formule 1 et la Formule E, a une division qui réfléchit à comment accélérer le développement. Elle réalise que les jeunes s’intéressent de plus en plus à ça.»

Advanced Sim Racing aimerait être partenaire du Salon de l’auto pour la simulation de course et y faire une compétition. Elle envisage aussi intégrer plusieurs pays. Ses six employés ont donc encore beaucoup de pain sur la planche.

«On est très fiers de ce qu’on a fait, mais ce n’est que le début, lance M. Dubois. On a juste fait le dixième de ce qu’on veut faire. La liste est longue.»

L’objectif ultime? Être la référence mondiale en simulation de course.

«On est assez confiants que personne à travers le monde ne fait mieux que ça.» -Marc-André Ladouceur, copropriétaire d’Advanced Sim Racing

Porsche, Lamborghin, McLaren

Quand Nikolas Dubois a constaté la popularité de ses produits, il a proposé à Porsche Rive-Sud, à Saint-Hubert, d’installer un simulateur dans sa salle de montre.

«Il n’était pas nécessairement prêt à payer pour, mais on s’est dit que pour la notoriété que ça nous donnerait, on allait le payer de notre poche», explique-t-il.

Un placement de produit qui avantage autant le concessionnaire que l’entreprise.

«C’est dans la salle d’attente, donc les clients peuvent essayer. Il y en a qui ne viennent que pour essayer ça. En même temps, ça permet à Porsche d’exposer les gens à leurs véhicules», soutient Marc-André Ladouceur.

«De venir en aide, d’une certaine façon, à une startup, je trouvais ça intéressant, renchérit le directeur général du concessionnaire, Michel Larin. C’est une association gagnante-gagnante pour les deux.»

D’autre simulateurs se trouvent dans les concessionnaires Porsche Québec, Porsche Lauzon et Lamborghini Montréal. Elle est en voie de s’entendre avec McLaren Montréal