Faits divers

Incendie criminel: un ex-pompier reçoit 90 jours de prison

le jeudi 10 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 10 novembre 2016

JUSTICE. Un ex-pompier volontaire de Sainte-Madeleine qui a participé à un incendie criminel important a reçu une peine de 90 jours de prison, purgés les lundis et mardis.

Maxime Gamache, 27 ans, a pu souffler un soupir de soulagement aujourd'hui, lors de l'imposition de sa peine au palais de justice de Longueuil. Le juge Marco Labrie a entériné la suggestion de son avocat, qui proposait une peine de prison discontinue assortie de 240 heures de travaux communautaires.

La Couronne demandait une peine bien plus sévère, soit 20 mois de prison fermes. Lors des représentations sur la peine cet été, le procureur Me Simon Lacoste avait souligné le degré d'implication de Gamache dans l'organisation du complot pour brûler le local électoral de Guy Brault, à Saint-Constant, à la veille des élections municipales de 2013.

Il avait également souligné que Gamache était pompier volontaire à l'époque et connaissait donc mieux que quiconque les risques liés à ce genre de crime.

«Le degré d'implication de l'accusé dans le complot est limité, a affirmé le juge Labrie aujourd'hui. Mais il avait un lien direct avec Karl Saint-Jean, qui tirait les ficelles dans cette affaire, ainsi qu'avec le coaccusé Maxime Barbusci-Laplante. Il avait le rôle d'intermédiaire.»

Rappel des faits

En 2013, Gamache travaillait pour un entrepreneur de Chambly, Karl Saint-Jean. Selon les faits retenus par le tribunal, Saint-Jean était propriétaire de l'immeuble loué par Guy Brault en vue des élections du 3 novembre.

Quelques jours avant les élections, l'entrepreneur a demandé à Gamache d'incendier le local. Celui-ci a refusé, mais il a contacté un certain «Danny» pour faire la salle besogne.

«Danny», qui n'a pas été accusé dans cette affaire, aurait lancé un cocktail Molotov sur l'édifice le 1er novembre, mais le feu aurait fait des dommages limités. C'est alors que Gamache a contacté une connaissance, Maxime Barbusci-Laplante.

Ce dernier s'est rendu à la maison de la rue Saint-Pierre le 2 novembre en compagnie d'Alexis Mercier, de Jeffrey Primeau et d'une jeune femme qui ne fait pas partie des accusés. Primeau a refusé de mettre le feu à l'immeuble, alors la tâche a été confiée à Mercier, qui a déjà purgé une sentence de huit mois dans cette affaire.

Divers intervenants, dont M. Brault, ont d'abord cru à une manœuvre électorale. Les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont toutefois privilégié la thèse de la fraude aux assurances.

Lorsque Karl Saint-Jean a plaidé coupable à certaines des accusations qui pesaient contre lui, il a plutôt expliqué au tribunal qu'il voulait s'éviter des tracas administratifs parce que la Ville de Saint-Constant tardait à lui accorder un permis de démolition.

Barbusci-Laplante est libre

En plus de Maxime Gamache, les coaccusés Maxime Barbusci-Laplante et Jeffrey Primeau ont également reçu leurs sentences aujourd'hui. Barbusci-Laplante a reçu une sentence suspendue, c'est-à-dire que le juge ne prononcera pas de peine s'il réussit à respecter un certain nombre de conditions pendant deux ans. Le juge Marco Labrie a souligné que l'accusé avait déjà purgé presque cinq mois en détention préventive, en plus d'une thérapie fermée de huit mois pour combattre sa dépendance aux stupéfiants.

Le rapport présentenciel de Barbusci-Laplante, tout comme ceux de Gamache et de Primeau, révèlent un risque faible de de récidive. Les trois coaccusés ont également collaboré à l'enquête policière et démontré un niveau élevé de réhabilitation.

Primeau, dont l'implication était très limitée selon le juge Labrie, a toutefois reçu une peine de 90 jours de prison discontinus pour un vol à l'étalage dans une boutique Simons.

Quant au maître d'orchestre du complot, Karl Saint-Jean, il doit recevoir sa peine le 22 février. Il attend aussi son enquête préliminaire pour un autre dossier de fabrication de faux documents.

Surprise à Sainte-Madeleine

Contacté par TC Media, le village de Sainte-Madeleine ne semblait pas être au courant des accusations portées contre son ancien pompier.

Selon la directrice générale par intérim, Lucie Paquette, Gamache était au service de la municipalité depuis juillet 2012. Il a toutefois remis sa démission en janvier 2014, soit environ un mois avant son arrestation.

Gamache travaille maintenant comme courtier immobilier à Saint-Jean-sur-Richelieu.