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«Je suis fier parce qu’on a livré la marchandise» - Donat Serres

le mardi 03 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 novembre 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Il y a un an, Donat Serres prenait les rênes de la Ville de La Prairie. Si l’élu avait des visées sur la mairie depuis quelques années, il n’envisageait certainement pas que la passation se ferait dans des circonstances aussi tragiques. Retour sur une année difficile avec un homme qui a sa ville tatouée sur le cœur.

Lorsque Lucie F.-Roussel s’est présentée sous la bannière du Parti libéral du Québec aux élections provinciales de 2012, M. Serres était prêt à succéder à son amie.

«J’ai dit à Lucie, je vais aller à ta mise en candidature par respect pour toi, mais je ne ferai pas de porte-à-porte parce que si tu es élue, c’est certain que je vais aller à la mairie, raconte M. Serres. Je voulais rester neutre parce que tu ne sais jamais avec qui tu auras à travailler par la suite.»

Comme le caquiste Stéphane Le Bouyonnec a remporté la victoire dans La Prairie, Mme Roussel a conservé son poste de mairesse.

En 2013, elle et M. Serres ont tous deux été réélus par acclamation.  

«Elle disait que c’était son dernier tour et elle savait que je serais là pour continuer», indique l’ex-conseiller du district de la Milice.

Élu à la mairie par acclamation

Après le décès tragique de Lucie F.-Roussel en juillet 2014, Donat Serres s’est porté volontaire pour la remplacer. Même s’il était le seul candidat en lice, il a passé ses soirs et fins de semaine à faire du porte-à-porte. Durant cette tournée, il dit avoir récolté 450 signatures en sa faveur. Pour lui, il était important d’avoir le pouls de la population.

«Le sondage que j’ai fait est vraiment plus que scientifique, estime-t-il. Je savais que je serais élu sans opposition et j’ai quand même été chercher les gens dans tous les quartiers.»

M. Serres ne cache pas que sa première assemblée publique dans le siège de maire a été chargée en émotions. La blessure de la perte de son amie et alliée était encore vive – et l’est d’ailleurs encore –, mais il tenait à lui faire honneur.

Bilan positif

«On n’a pas eu une année facile, mais on a un bilan positif parce qu’on a travaillé fort», affirme-t-il.

Dans les bons coups, le maire cite en exemple le plan stratégique de développement durable que le conseil a mené à bon port, les projets commercial et résidentiel Devimco et Symbiocité, la création du parc de conservation du marais, la création d’un parc récréatif canin, la rénovation et l’agrandissement du complexe Saint-Laurent, le lancement des festivités du 350e et beaucoup d’autres choses. Dans les dossiers ayant créé des remous, on compte l’aire TOD et Symbiocité.

«Quand je vais aux Jeudis du Vieux-La Prairie et qu’il y a 400 personnes qui ont du plaisir, pour moi, c’est ça redonner à ta communauté. C’est bien plus important que les gens qui vont venir me dire, as-tu pensé à faire ceci ou cela. C’est ça qui est gagnant et la journée où ce ne sera plus gagnant, je ferai autre chose», conclut M. Serres.

 

L’avis du maire

À propos de l’aire TOD

«On a été contesté souvent, mais aujourd’hui, je comprends ça, dit-il. Il y a toujours une question d’acceptabilité sociale et on le voit partout. Si ce n’était seulement que ma ville, je me dirais qu’on a problème, mais ce n’est pas ça.»

Selon lui, les projets d’aires TOD – malgré leurs nobles objectifs – ont été mal vendus au Québec. Favoriser la mobilité active et diminuer le nombre de véhicules sur la route sont des concepts en lesquels il croit et qui ont fait leurs preuves ailleurs depuis longtemps.

À propos du golf

«On n’aurait pas été de bons gestionnaires de l’acheter avec l’argent des gens sachant que ce n’est pas rentable. Et le golf, ce n’est pas un parc. Il n’y a personne qui peut aller promener son chien sur un golf parce que c’est privé. Je pense que les gens ont compris qu’ils peuvent avoir un vrai parc accessible où ils pourront aller à pied au stationnement. La Clairière est un secteur qui est enclavé, et là, ils vont pouvoir aller de l’autre côté.»

À propos de Symbiocité

«On a tous les certificats et on a travaillé en partenariat avec la ministère de l’Environnement. On est conforme sur toute la ligne depuis 2004. On a embauché une biologiste à temps plein, on a fait des bassins, on a investi 5 M$ sur dix ans et c’est 5 millions$ que mes contribuables n’auront pas. J’aurais mieux aimé mettre cet argent-là sur l’aréna qu’aller débattre en cour.»

À propos du mur antibruit

«On a fait un sondage et les gens ne veulent pas payer pour ça. Quand je vois qu’ils pavent à Lacolle presque tous les deux ans et que nous on a encore du béton en plein cœur d’une ville, ça me fâche. Je comprends les citoyens, mais on ne serait pas de bons gestionnaires de prendre la facture, presque la moitié de 20 M$. On a revendiqué auprès de Jean-Marc Fournier, qui à l’époque était ministre des Transports. Il a dit comprendre nos craintes, mais il n’a rien fait. Quand ils ont fait la 30, c’est drôle, à Châteauguay ils ont mis des murs tout le tour. Chez eux, dans son comté à l’époque, ils y ont pensé, mais ils n’ont pas pensé aux gens de Saint-Constant, par exemple.»