Actualités

Jean-Claude Poissant nouveau député fédéral : de la ferme au parlement

le mercredi 04 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 novembre 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Si le nouveau député fédéral de La Prairie, Jean-Claude Poissant, a préparé le terrain pour sa nouvelle carrière sur la scène fédérale, son attachement à sa terre demeure.

Une certaine nostalgie se lit d’ailleurs sur le visage de l’agriculteur de 55 ans, qui passe le flambeau à son fils Jason, la 5e génération de la famille Poissant à prendre la relève de la ferme. Et il le fallait, car en tant que représentant libéral du comté, il sera impossible pour le politicien de cumuler les deux fonctions, fait-il savoir.

«Je ne vais plus travailler sur la ferme, puisque je vais rester à Ottawa quatre jours et demi par semaine. On commence lundi et on finit le vendredi midi pour faire ensuite du bureau de comté le reste de la journée. Je m’aligne aussi pour en faire le samedi matin pour bien m’occuper des dossiers locaux. Cela ne change pas tellement de mon horaire que j’avais sur la ferme», fait-il remarquer.

Durant sa campagne électorale, le principal intéressé a continué de donner un coup de main à son fils à l’entreprise agricole de Saint-Philippe. Le jour du scrutin il s’est levé aux aurores comme à l’habitude pour s’occuper des vaches.

«Mon fils fait la traite. Moi, je m’occupe du nettoyage et de l’alimentation. Pendant la campagne, je finissais vers 23h et je me relevais vers 4h. Pour que je sois fonctionnel, ça me prend mon 6h de sommeil. J’avais plus de difficulté, car je n’avais pas mon nombre d’heures requis», poursuit-il.

En plus des animaux, son entreprise agricole se spécialise dans le domaine céréalier et celui des légumes de transformation.

À cette routine s’ajoutent les imprévus que le résident de Saint-Philippe a dû gérer durant la campagne. Alors qu’il faisait du porte-à-porte, il a reçu un appel pour apprendre qu’un chargement de maïs remorqué par le tracteur s’était renversé à la suite d’une fausse manœuvre. Environ 14 000 kilos de cette céréale se sont retrouvés dans le fossé.

«Je me suis étouffé de rire, car j’étais fatigué un petit brin! Mon directeur de campagne qui m’accompagnait était étonné de ma réaction. Je lui ai dit que même si j’étais choqué et que je m’arracherais les cheveux, je ne pourrais pas remettre sur les roues le chargement», se souvient Jean-Claude Poissant.

Conseil

Si le député fédéral de La Prairie n’effectuera plus de tâches sur sa ferme, il ne veut pas rompre les liens. S’il a donné des parts à son fils il y a quatre ans, il demeure pour le moment l’actionnaire majoritaire. Il indique qu’il sera toujours présent à ses côtés pour l’épauler.

«Mon fils a 25 ans et c’est un tout jeune papa d’un bébé de trois mois. Quand je lui ai dit que je m’en allais en politique, je l’ai prévenu qu’il ne me verrait pratiquement plus. Je l’ai rassuré en lui disant que je ne serais jamais bien loin du téléphone pour l’aider. Il ne se doutait pas de l’ampleur que cela prendrait. Le jour J, celui du scrutin, il était nerveux, car il réalisait ce qui allait arriver», souligne M. Poissant.

Ce dernier ne se fait pas trop de soucis, dans la mesure où il peut aussi compter sur un employé qui travaille à sa ferme depuis une quinzaine d’années. 

Le député appréhende cependant le fait de ne plus s’occuper activement de sa ferme.

«Lorsqu’on est agriculteur, on vit au quotidien avec la terre et les animaux. On y est très attaché», lance-t-il.

Au revoir aux organismes

Infatigable et militant, Jean-Claude Poissant siégeait sur divers organismes reliés à l’agriculture en plus d’être conseiller municipal à Saint-Philippe depuis 2009. Il a dû démissionner de tous ses postes en raison de son nouveau rôle.

«J’étais impliqué dans sept organismes. Celui qui me fait le plus de peine de quitter, c’est Au cœur des familles agricoles.  Durant ma présidence, on a mis en place la première maison de répit en agriculture à Saint-Hyacinthe en septembre 2013. Elle permet aux agriculteurs en détresse de se ressourcer en leur donnant les outils nécessaires pour régler une situation critique», mentionne-t-il.

Quant à son rôle de conseiller municipal, il en conserve un excellent souvenir.

«Le territoire de Saint-Philippe est à 92% agricole et cela faisait 22 ans qu’il n’y avait pas d’agriculteur au conseil quand je me suis présenté», souligne-t-il.