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Jeannot Junior Cormier plaide coupable du meurtre de ses grands-parents

le mardi 07 janvier 2020
Modifié à 9 h 49 min le 07 janvier 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Jeannot Junior Cormier a plaidé coupable du double meurtre au 2e degré de ses grands-parents à l’ouverture de son procès au palais de justice de Longueuil, lundi matin. Les avocats des deux parties ont suggéré une peine de prison à perpétuité avec possibilité de libération dans 15 ans. Le juge de la Cour supérieure du Québec André Vincent rendra sa décision le 15 janvier. À lire aussi: Le suspect aurait dû être interné, selon un ami «J'ai toujours dit qu'il allait finir par les tuer» Messe commémorative : «Nous ne vous oublions jamais» Jeannot Junior Cormier avait 26 ans lorsqu’il a assassiné Jeannot Chapdeleine, 67 ans, et Simone Jourdain, 78 ans, avec qui il vivait dans leur résidence de la rue Forestier à Sainte-Catherine, le 28 octobre 2017. Il leur a asséné chacun plus d’une quarantaine de coups de couteaux. L’accusé était fortement intoxiqué au cannabis et aux stimulants au moment des événements. Il n’avait pas dormi depuis trois jours et croyait entendre des voix, a fait valoir son avocate Me Caroline Vallée. Quant au mobile, il n'a pas été déterminé clairement, a-t-elle ajouté. Le jeune homme éprouvait un problème relié aux stupéfiants depuis plusieurs années. Il avait d’ailleurs fait plusieurs tentatives de désintoxication par le passé, sans succès. Son passé était tumultueux. Sa mère est décédée alors qu'il avait 4 ans et son père l'a abandonné. Ses grands-parents l'avaient adopté. Son grand-père lui reprochait fréquemment sa consommation de drogue, ce qui en résultait des conflits. Jeannot Junior Cormier l'avait d'ailleurs frappé avec une poêle quelques mois auparavant et avait été condamné pour ce geste. Jeannot Junior Cormier aurait dit aux enquêteurs qu'il voulait épargner sa grand-mère, mais qu'il a eu peur qu'elle alerte les voisins. Excuses À la fin de sa comparution, l'accusé a pris la parole pour présenter ses excuses et ses remords aux membres de sa famille présents dans la salle. «Je veux dire autant aux Jourdain qu’aux Chapdelaine que j’aimais mon grand-père autant que ma grand-mère. J’ai déraillé, a-t-il dit. La plus grosse sentence va être de vivre avec ce que j’ai fait pour le restant de mes jours. Je vais m’en vouloir.» Dans un moment touchant, la sœur de la victime Simone Jourdain, Marguerite, s’est également adressée à la Cour pour exprimer le pardon de la famille à l’endroit de l’accusé. «Quand on a appris la nouvelle, ça nous a beaucoup affectés. Aujourd’hui je viens dire ici devant la Cour que Jeannot Junior, on ne l’a pas mis de côté, on lui pardonne. On l’aime toujours, on va toujours continuer à l’aimer. On lui pardonne malgré ses gestes. Notre mère nous a toujours dit de ne jamais condamner quelqu’un, de toujours lui donner le pardon», a-t-elle dit. Cette déclaration a fait verser des larmes à Jeannot Junior Cormier dans le box des accusés. Des intervenants affectés Lors de l'audience, la procureure de la Couronne Ève Malouin a lu une déclaration écrite par la travailleuse sociale qui a alerté les policiers le 30 octobre. Elle explique avoir vécu un stress post-traumatique dû au fait qu’elle a été en contact avec le possible meurtrier et qu’elle connaissait les victimes, avoir eu des terreurs nocturnes dans les mois suivants la découverte des corps. Elle a d’ailleurs consulté un psychologue en urgence après les événements et suivi une thérapie pendant 8 mois. Les patients à risque lui ont aussi été retirés pendant près de 8 mois parce qu’elle craignait pour sa vie. Elle avoue d’ailleurs avoir songé à quitter son emploi. Un des ambulanciers qui est intervenu lors des événements, le 30 octobre 2017, est «en arrêt de travail directement lié aux incidents», a aussi indiqué la procureure. (Avec l'aide de Hélène Gingras)