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Un joueur d’ultimate frisbee crée son équipe et atteint les championnats du monde

le mardi 17 juillet 2018
Modifié à 15 h 54 min le 17 juillet 2018
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le Battleship, une équipe mixte d’ultimate frisbee, s’est qualifié pour les championnats du monde à Cincinnati, aux États-Unis, du 14 au 21 juillet. L’entraîneur, fondateur et capitaine de la formation Vincent Houle réalise un rêve qu’il considérait irréaliste il y a quatre ans. «Je voyais le potentiel, mais pour être honnête, je n’y croyais pas vraiment», dit le résident de Saint-Philippe. Anciennement joueur et entraîneur à Sherbrooke, il s’est joint à une ligue récréative d’ultimate frisbee à Saint-Jean-sur-Richelieu. C’est à ce moment qu’il a eu l’idée et l’ambition de créer une équipe compétitive dans la région. «Je connaissais un style de jeu qui allait nous permettre d’atteindre un niveau compétitif rapidement», raconte-t-il. Philippe Poitras, originaire de Sainte-Catherine, a été approché par le fondateur pour se joindre à la formation il y a trois ans. Il est fier d’avoir accompli «cette mission qui semblait hollywoodienne».
«Mon but était de quitter les bas-fonds du Québec pour compétitionner à l’international.» -Vincent Houle, entraîneur, fondateur et capitaine du Battleship
Une famille M. Houle a des critères bien précis pour recruter les joueurs de son équipe. Il ne se fie pas à leur expérience, mais plutôt à leur personnalité, leur esprit d’équipe et leur passion. «Si je sens que quelqu’un ne va pas dans le même sens que la famille, même s’il est un excellent joueur, il n’en fera pas partie», affirme l’entraîneur. Jany Desrosiers, joueuse dans la formation depuis quatre ans, et M. Poitras considèrent que c’est ce qui rend leur équipe si spéciale et performante. «Nous avons vraiment un esprit d’équipe familial et nous évoluons ensemble», disent-ils. Apprendre des défaites Le Battleship a terminé dernier, au Québec, à sa première année de compétition, en 2015. «La deuxième année, j’entreprenais tout de suite la stratégie et les changements nécessaires pour avancer dans l’objectif de se classer aux provinciaux et aux nationaux», affirme l’entraîneur. Les 28 joueurs ont réussi à obtenir la victoire au championnat québécois grâce aux outils acquis, se classant pour les championnats canadiens. «Malheureusement, nous avons perdu tous nos matchs la première journée», se souvient M. Houle. Il poursuit en racontant qu’ils se sont relevés et ont gagné tous les autres matchs pour finir 9e sur 16 au pays. Cette année, l’équipe a fait partie du top 3 au Canada, ce qui leur a valu leur invitation aux championnats mondiaux. Stratégie valorisante Le capitaine du Battleship a une stratégie bien à lui. «Il y a des équipes qui valorisent l’équilibre. Moi, je pousse la spécification des joueurs. Chacun a son rôle et est le meilleur dans ce qu’il fait», soutient-il. C’est aussi pour cette raison que M. Houle a choisi de créer une équipe mixte. Les compétences spécifiques et l’énergie qui se dégage du mélange d’hommes et de femmes est bénéfique à la technique qu’il prône. Mme Desrosiers, qui a joué au soccer dans des équipes féminines pendant plus de dix ans, adore la chimie d’une équipe mixte. «Il n’y a pas beaucoup de sport dans lesquels nous pouvons jouer avec des gars. La dynamique est vraiment intéressante, chaque sexe amène une dimension différente au jeu», affirme la résidente de Saint-Philippe. Un sport en ascension L’ultimate frisbee est un sport de plus en plus connu. Il s’agit d’une discipline qui se pratique avec un frisbee et dans laquelle deux équipes de sept joueurs s’affrontent. L’objectif est de marquer des points en progressant sur le terrain à l’aide de passes vers la zone de but de l’adversaire et d’y récupérer le frisbee.