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Jour du Souvenir : la Magdeleine se souvient du 11 novembre

le mardi 10 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 10 novembre 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Les élèves de secondaire I de la classe d’anglais de Josy Bernaquez récitent par cœur le poème "In Flanders Fields" de John McCrae. La scène se passe à l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie dans un groupe du Programme d’éducation internationale (PEI).

C’est ce texte, rédigé en 1915, qui fait du coquelicot le symbole du jour du Souvenir. L’enseignante, tout comme certains de ses collègues, souhaite que les jeunes soient davantage conscientisés quant aux sacrifices des soldats. Outre la récitation du poème, elle a invité durant trois ans Laurent Dupras, un vétéran qui a été bombardier lors de missions en Allemagne durant la Deuxième Guerre mondiale.

«Il est trop malade cette année pour venir faire sa conférence», déplore la professeure.

Son collègue Denis Fortin, enseignant en anglais en secondaire II, et ex-militaire partage le même souci.

«On devrait expliquer aux enfants, dès la première année du primaire, la signification du jour du Souvenir. Pas besoin de le faire de long en large, mais au moins dire pourquoi les gens portent le coquelicot», se désole celui qui a été capitaine d’artillerie dans la réserve durant 10 ans.

Rencontre

C’est à la demande de sa consœur Josy Bernaquez que M. Fortin rencontre depuis une douzaine d’années les élèves de secondaire I pour leur parler des deux grands conflits mondiaux. Cela ne fait pas partie de ses tâches ni du programme d’enseignement obligatoire, mais il le fait par conviction, tout comme ses confrères qui mettent sur pied d’autres initiatives semblables.

«Les jeunes ont une idée abstraite la guerre. Ils ne réalisent pas c’est quoi», lance-t-il.

Conférencier

Cette préoccupation de vouloir mieux faire connaître le rôle du Canada pendant les deux guerres mondiales se manifeste aussi chez Éric Gagnon, enseignant d’histoire en secondaire IV.

«Il y a seulement deux pages consacrées sur le rôle du Canada dans les deux grands conflits en quatrième secondaire. C’est un sujet sur lequel on passe malheureusement trop rapidement», constate-t-il.

Pour pallier ce manque, celui-ci a pris la liberté d’inviter depuis une douzaine d’années Pierre Gauthier, un autre vétéran. Membre du régiment de la Chaudière. M. Gauthier a participé au débarquement de Normandie le 6 juin 1945.

«Il explique normalement qu’il a été obligé de tuer des nazis, car c’était son travail. Il a gardé des séquelles et fait encore des cauchemars. Il donne aussi un visage humain à la guerre en parlant de sa femme qu’il a rencontrée en Angleterre», relate M. Gagnon.

Deux mois d’apprentissage

Les élèves montrent de l’intérêt concernant les deux grandes guerres affirme Claude Vincent professeur d’histoire en secondaire V. Ce dernier consacre les deux premiers mois de la rentrée scolaire à l’étude de celles-ci comme prévu dans le cadre du volet enrichi du PEI.

Le travail de ses confrères en secondaire I et IV contribue à cet engouement.

«La curiosité est attisée, mais nos élèves possèdent une culture générale plus forte que la moyenne. Les gars ont une certaine connaissance militaire à cause de jeux vidéo tels que Call of Duty: World at War. Un des élèves pouvait identifier un fusil de marque Mauser et me dire que tel événement se passait à Stalingrad», allègue M. Vincent.

Intérêt

Deux élèves du PEI en secondaire V indiquent que l’intérêt que portent les jeunes au jour du Souvenir est souvent lié à leur famille.

«Mon grand-père a fait la Deuxième Guerre mondiale en tant que médecin. J’ai entendu beaucoup d’histoires à cause de lui», dit Kassandra Touchette-Rock.

«Chez moi, ma mère a toujours été touchée par les injustices faites aux Juifs et aux handicapés lors de la Deuxième Guerre mondiale», mentionne Charlène Gauthier.

Toutes deux concèdent que les jeunes de leur âge n’accordent pas tous de l’importance au 11 novembre.

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