COVID-19

La CORPIQ demande aux propriétaires de restreindre les visites de logements

le lundi 23 mars 2020
Modifié à 8 h 17 min le 23 mars 2020

Alors que la période de relocation résidentielle est à son pic annuel, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) demande aux propriétaires et gestionnaires de logements de restreindre les visites de logements et de prendre toutes les précautions qui s’imposent incluant, s’il le faut, le report des visites. Elle presse également le gouvernement du Québec d’annoncer un plan d’indemnisation pour les propriétaires qui devront composer avec des locataires qui ne paient plus. Bien que la loi permette aux propriétaires d’accéder au logement pour en faire la visite, des mesures exceptionnelles doivent être mises en place pour réduire les risques de propagation de la COVID-19, en pensant d’abord à la santé de tous les occupants de l’immeuble. Si une visite doit absolument se tenir, la CORPIQ suggère notamment de:

  • Bien qualifier d’abord les besoins du candidat pour éviter un déplacement inutile pour visiter un logement qui ne lui conviendrait finalement pas. La demande de location et l’enquête de prélocation peuvent même être faites en ligne préalablement et rapidement, grâce aux outils de la CORPIQ.
  • Si une visite devient nécessaire, le propriétaire devrait limiter le nombre de personnes pour cette visite (préférablement un seul candidat au lieu de toute sa famille ou tous ses colocataires) et limiter la durée de la visite.
  • Exiger de façon stricte de se désinfecter les mains avant d’entrer, que personne ne touche à quoi que ce soit à l’intérieur et que les personnes se tiennent à distance les unes des autres.
  • Aucune visite ne devrait avoir lieu si l’occupant ou le candidat locataire présente un symptôme de la COVID-19.
«Déjà, plusieurs propriétaires ont choisi d’attendre avant de procéder à des visites, décision que la CORPIQ salue, indique le directeur des affaires publiques de la Corporation Hans Brouillette. Nous invitons les propriétaires à prendre toutes les précautions et à demeurer proactifs en plaçant la santé des gens avant tout. De plus, dans les circonstances actuelles, il ne faut pas insister si un locataire qui craint pour sa santé ne veut pas donner accès à son logement.» La CORPIQ est en contact avec les autorités ministérielles et assure le relais de l’information à ses membres. Elle leur demande de respecter les consignes, ainsi que de faire preuve de compréhension et de patience face aux mesures prises. Engagement du gouvernement du Québec attendu Avec l’arrêté ministériel du gouvernement du Québec qui suspend toutes les audiences considérées non urgentes à la Régie du logement de même que l’exécution des jugements et l’expulsion des locataires qui n’ont pas payé leur loyer, il est désormais certain que les propriétaires subiront d’importantes pertes financières irrécupérables. Cette décision gouvernementale touchera les propriétaires de plex pour qui un loyer impayé peut constituer une perte de 33, 50 ou même 100% des revenus de l’immeuble, voire, dans certains cas, du revenu personnel familial, rappelle la CORPIQ. Elle touchera aussi les grands propriétaires qui ont besoin de ces liquidités pour maintenir les services essentiels fournis aux locataires par leurs employés. La CORPIQ demande donc au gouvernement Legault de s’engager à indemniser les propriétaires de logements qui subiront les contrecoups de sa décision, soit celle de permettre aux locataires qui cessent de payer de continuer d’habiter le logement. «Les propriétaires sont généralement compréhensifs et patients quand un locataire de bonne foi vit une situation précaire et temporaire, explique Hans Brouillette. Cependant, en ces circonstances exceptionnelles, le gouvernement ne peut pas imposer aux propriétaires de fournir gratuitement des logements. Cette forme d’aide financière aux locataires doit être assumée collectivement. Les deux paliers de gouvernement viennent d’annoncer plusieurs mesures pour les ménages et pour les entreprises. Les propriétaires attendent eux aussi des réponses rapides.» La crise de la COVID-19 était à peine commencée que, déjà, des locataires souhaitaient arrêter de payer leur loyer. «Malheureusement, on retrouve sur les médias sociaux des gens qui ont de mauvaises intentions et qui veulent honteusement profiter de la situation pour ne pas payer. Des groupes d’activistes semblent s’en réjouir, c’est très inquiétant.  Il faut que le gouvernement supporte davantage les propriétaires et des gestes concrets sont nécessaires», conclut le porte-parole de la CORPIQ. Taux d’inoccupation relativement faible La crise risque de compliquer la recherche d’un logement dans un marché déjà serré. Selon un sondage réalisé par la CORPIQ dans la dernière semaine de février, entre 4 et 15% des logements étaient à louer selon la région. Le taux d’inoccupation de logements se situait, lui, sous les 2%. Pour la Montérégie, bien que le taux d’inoccupation de 1,4% soit relativement stable, c’est 7,3% du parc de logements qui était à relouer. La situation s’aggravera si les nombreux chantiers où l’on s’affaire à terminer la construction de logements livrables en 2020 étaient retardés, s’inquiète la CORPIQ. On ignore par ailleurs l’effet qu’auront sur ces taux les locataires qui devaient partir hors du Québec, mais qui resteront, et ceux qui devaient venir y habiter et qui renonceront. (Source: CORPIQ)