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La grande demande devant 300 témoins

le vendredi 01 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 01 mai 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

DELSON - Le public a eu le droit à une prestation hors programme pendant la revue annuelle du CPA de Candiac, samedi. Après avoir exécuté un numéro en solo, Nicolas Bertrand a demandé, à genoux, la main de sa fiancée, Laurie Dion, qui se bat contre un cancer du cerveau.

Le jeune homme de 24 ans avait planifié son coup depuis un moment pour surprendre sa copine assise dans les gradins de l’aréna de Delson lors de la représentation d'après-midi.

Dans une mise en scène orchestrée au quart de tour, ce résident de Québec a fait son entrée sur la glace, lumières tamisées. Au même moment, les haut-parleurs diffusaient un message qu’il avait enregistré rendant hommage à la femme de sa vie. Puis, sur la pièce Beethoven’s 5 Secrets – OneRepublic de The Piano Guys, Nicolas Bertrand a effectué son numéro.

«C’est un groupe qu’on aime beaucoup. Quand elle était à l’hôpital, on écoutait cette musique pour alléger le stress», dit-il en ajoutant son intention d’épouser sa douce moitié à l’été 2016.

«Elle ne s’attendait pas du tout à ma présence. C’était un moment incroyable!», précise ce dernier.

Pour son amoureuse, la surprise a été totale.

«Dès que je l’ai entendu, je me suis retournée vers ma sœur pour lui dire: "C’est la voix de mon Nicolas? ". Et ma sœur de répondre: "Mais non, mais non". Quand les lumières ont été allumées et que je l’ai vu, j’ai dit: "Oh! My God!" Je ne savais pas que c’était une demande de fiançailles. Je croyais à un hommage à tout ce que nous avions vécu ces dernières années à cause du cancer», explique celle dont la maladie a été diagnostiquée à l’automne 2013.

Quand son futur époux lui a demandé de le rejoindre sur la glace et qu’elle a vu qu’il tenait dans ses mains la petite boîte renfermant une bague, Laurie Dion a vite compris.

«Je m’attendais à ce qu’un jour qu’il fasse sa demande, mais pas au spectacle dans lequel mon frère participait! Ça m’a vraiment charmée. C’est une belle preuve d’amour. C’est sûr que je lui ai dit: "Oui! Mon amour!" et je l’ai serré dans mes bras», poursuit la Montréalaise de 21 ans qui a grandi à Candiac.

Cachotteries

C’est en mai 2014 que Nicolas Bertrand a commencé à donner forme à son projet.

«Laurie travaille tellement fort. C’est une ex-patineuse [membre du CPA de Candiac] qui a participé aux championnats canadiens et obtenu des podiums. Je me suis inscrit à des cours de patinage artistique pour faire mon numéro», explique l’étudiant en éducation physique qui fréquente l’Université de Sherbrooke.

Le hic, c’est que le principal intéressé ne savait pas du tout patiner.

«J’ai eu des coachs formidables! Je ne savais même pas comment breaker avec des patins. Avant d’entreprendre mes cours, je pouvais compter sur une main combien de fois j’avais mis des patins. C’était huit mois de travail et de cachotteries dans le dos des beaux-parents et de Laurie pour arriver à un bon 2 minutes 30 sur la glace», lance avec humour ce dernier.

Il souligne la complicité de sa belle-sœur et particulièrement de son beau-frère, Charles Dion, vedette de la revue du CPA de Candiac.

Et comment la nouvelle fiancée a trouvé sa prestation?

«J’ai vraiment été étonnée [positivement]. Cela m’a charmée quand il a fait des petites erreurs. Mais comme le dit mon père: "l’amour rend aveugle"», déclare Laurie Dion.

Traitement expérimental

Les spectateurs de samedi dernier ont pu voir Laurie Dion se déplacer avec une trousse. Il s’agit d’une batterie qui est reliée à des «électrodes» placées sur sa tête. Ceux-ci envoient un signal pour que les cellules cancéreuses ne se reproduisent pas.

«C’est grâce à la recherche des 10 dernières années que je bénéficie de ce traitement expérimental. On est 1000 personnes dans le monde à le suivre. C’est un cancer de type 4 – agressif – incurable. Mon état de santé est stable grâce au traitement», mentionne Laurie Dion qui a subi une opération au cerveau en 2013 afin de lui retirer une tumeur de la grosseur d’une lime.

Elle est plus déterminée que jamais à triompher de la maladie et reprendra ses études en commercialisation de la mode au Collège LaSalle en septembre prochain.