Culture

La pierre sous toutes ses formes à La Prairie

le mardi 05 septembre 2017
Modifié à 0 h 00 min le 05 septembre 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

La sculpteure sur pierre montréalaise Marie-Josée Leroux a l’habitude de créer des œuvres aux dimensions imposantes qui ornent les places publiques à travers le monde. Toutefois, dans le cadre de son exposition à la bibliothèque municipale Léo-Lecavalier à La Prairie, elle propose, pour des raisons évidentes, des créations aux proportions plus modestes.

Parmi les pièces en montre, certaines proviennent de sa collection personnelle. Elle n’a pu s’en départir en raison de son attachement. C’est le cas de l’œuvre intitulée Innana-Ishtar.

«Il s’agit de la première création que j’ai réalisée. J’ai utilisé la stéatite [communément appelée pierre à savon]. J’ai pris six mois à réaliser cette sculpture», déclare l’artiste qui expose jusqu’au 31 octobre.

Elle se plaît à travailler avec différentes pierres, mettant en valeur pour chacune d’entre elles leurs caractéristiques. En guise d’exemple, citons la sculpture nommée Mercure, réalisée en albâtre du Mexique.

«J’aime travailler avec l’albâtre, affirme-t-elle. C’est une pierre que j’utilise pour de petites œuvres. Il y a une tendresse dans cette pierre. Un coup d’ongle sur une pièce peut l’abîmer. On y retrouve aussi une luminosité.»

 

Un cri du cœur

Se sachant intérieurement artiste depuis son enfance, Marie-Josée Leroux aura attendu à 48 ans pour plonger dans la sculpture. Ce «cri du cœur», pour reprendre son expression, s’est manifesté aux alentours de 2006 alors qu’elle regardait sur internet le site d’une artiste américaine.

«Je ne suis pas quelqu’un qui vit de l’envie des autres, mais j’ai pleuré. Je me disais que je ne m’étais pas donné le droit d’aller jusqu’au bout de mon âme. J’ai alors décidé de plonger professionnellement.  C’était comme se lancer dans un précipice, car je gagnais bien ma vie», explique celle qui a travaillé dans le domaine des relations publiques.

Peu de temps après, Mme Leroux s’est rendue au traditionnel pow-wow de la réserve de Kahnawake. Cette visite a entraîné indirectement la création de sa première œuvre Innana-Ishtar.

«Un sculpteur amérindien en provenance de Toronto vendait de petites pierres à savon avec une lime. J’ai acheté l'ensemble et travaillé cette pierre. Quand j’ai terminé, je l’ai rappelé pour lui demander une plus grosse. Il m’a fait livrer une pierre de 100 lb [45 kg]. C’est avec ce matériau que j’ai sculpté Innana-Ishtar», raconte Mme Leroux, présidente du Conseil de la sculpture du Québec.

 

De par le monde

Sa notoriété et son implication en tant que directrice pour le Canada de l'Association internationale des événements en sculptures monumentales (AIESM) a amené Marie-Josée Leroux à réaliser des œuvres de grandes dimensions à l’étranger.

Avant d’en arriver là, il y a eu auparavant la création de sa première pièce imposante, La gardienne de l’eau, installée devant la caserne d’incendie de Boisbriand en 2012.

«C’est une sculpture de 16 tonnes et demie réalisée en pierre serpentine. Cette pierre est très difficile à travailler. C’est pire que le granit. À l’intérieur y trouve du quartz, du fer et du magnésium», explique-t-elle.

L'artiste va d'ailleurs s'en inspirer afin de réaliser une statue en granit à Tonghe au nord de la Chine, du 7 au 28 septembre. Il s’agira de sa deuxième œuvre dans ce pays. En 2015, elle a sculpté Le vent, une pièce en granit de deux mètres de haut à Jimo.

 

Œuvres de Marie-Josée Leroux dans le monde

Port d’Envaux, France

Ayia Napa, Chypre

Puntarenas, Costa Rica

Jimo, Chine