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La Prairie a servi de projet pilote pour les libéraux

le vendredi 04 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 septembre 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Le député du Parti libéral du Québec, Richard Merlini, a remporté son élection dans La Prairie grâce à l’utilisation de données personnelles des électeurs en 2014, révèle le magazine L’actualité dans son numéro de septembre.

Le PLQ a acheté le marketing politique d’Environnics Analytics, une transaction ayant coûté entre 7 000 et 10 000$, rapporte le journaliste Alec Castonguay.

Grâce à cette base de données, le parti de Philippe Couillard a pu cibler où se situait le potentiel électoral dans la circonscription de La Prairie. En faisant correspondre chaque code postal au profil type de la majorité, il a pu déterminer où il serait bénéfique de mettre les énergies.

Les zones acquises d’emblée par les libéraux ou les péquistes ont été peu visitées. Toute la gomme a été mise sur la Ville de Candiac où les citoyens étaient plus favorables à la CAQ et, du coup, plus enclins à basculer du côté rouge.

En sachant que les jeunes familles caquistes ont un revenu moyen de 153 000$, une auto, sont propriétaires, majoritairement nés au Québec, ont une opinion positive des PME et grandes entreprises, se préoccupent moins de la question nationale, etc., les libéraux ont pu marteler un message sur mesure pour eux.

Richard Merlini l’a emporté par un mince 435 voix, mais les gains provenaient principalement de Candiac, écrit M. Castonguay.

Le Parti québécois s’insurge

«Suivant les résultats de ce stratagème, il est plutôt surprenant d’apprendre par l’article de L’actualité que le PLQ a fait campagne uniquement dans la municipalité de Candiac, et par le fait même, ait levé le nez sur les municipalités de La Prairie, Saint-Philippe et Delson, qui historiquement appuient davantage le Parti québécois», accuse le PQ par voie de communiqué.

«Nous préférons grandement un candidat qui est capable d’interpeller nos citoyens par leur prénom qu’un député fantôme, Richard Merlini, élu en utilisant de l’espionnage de données», conclut la formation politique.

M. Merlini n’a pas tardé à répliquer.

«Je réside à La Prairie depuis 23 ans, c’est ma communauté, rétorque-t-il. Le fantôme, c’est Pierre Langlois (candidat du PQ) qui n’est même pas résident de la circonscription. Il n’a jamais accepté sa première défaite en 2012 contre M. Le Bouyonnec (CAQ), habitant du comté, ni sa deuxième en 2014 où il a terminé en troisième position derrière deux résidents de la circonscription.»

Pour le mariage de Julie Snyder Pierre Karl Péladeau, le PQ invitait ses amis Facebook à envoyer leurs meilleurs vœux au couple en laissant leur adresse et code postal; «Une façon détournée de faire de la collecte de données personnelles sur les électeurs», répond le député libéral Richard Merlini.

 

Données personnelles

Nom, âge, emploi, revenu, adresse, valeurs, centres d’intérêt, etc.

Endroits où on laisse des traces

En répondant à un sondage, en faisant de l’achat en ligne, en utilisant des outils électroniques tels que des cartes de fidélité ou des médias sociaux: Facebook, Twitter, LinkedIn et compagnie, en signant une pétition, en répondant au porte-à-porte, en faisant un don.

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