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Lafarge agrandira sa carrière

le vendredi 03 janvier 2020
Modifié à 11 h 39 min le 03 janvier 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

La cimenterie Lafarge a été autorisée à exploiter un terrain en zone agricole qui s’étend à Saint-Constant et Delson afin d’agrandir sa carrière. L’entreprise évalue également la modernisation de son équipement, sans confirmer de projet d’envergure. Un jugement prononcé par la Commission de protection du territoire agricole du Québec, en novembre, permet à la compagnie d’exploiter le terrain sur lequel elle souhaite agrandir. Cela lui permettra de relier ses carrières de shale et de calcaire sans relocaliser la route d’accès située près des habitations avoisinantes, relate le document. Présentement, l’usine de Saint-Constant dispose de 48 ans de réserve. Son nouveau terrain permettra 22 ans d’exploitation supplémentaires. «Lafarge doit amorcer l’exploitation dans l’agrandissement d’ici juillet 2020 pour éviter de modifier son plan minier», peut-on lire dans le jugement. Contactée par Le Reflet, Lafarge laisse savoir que l’agrandissement n’est pas un nouveau projet, mais «la conclusion d’une entente signée en 2007». «Durant la construction de l’autoroute 30, plusieurs terrains de Lafarge ont été expropriés. Comme compensation, un échange de terrain a été convenu avec le ministère des Transports du Québec (MTQ)», affirme Karla Ekdom-Delorme, responsable des communications. Il s’agit d’un terrain d’une superficie de 8,2 hectares, soit l’équivalent d’une quinzaine de terrains de football américain. Un second terrain de 6,7 hectares situé hors de la zone agricole a également été cédé par le MTQ. Lafarge avait perdu 42,6 hectares et 9,6 hectares ont été enclavés à ce moment. «Malgré la permission d’exploiter, nous demeurons avec moins de réserves qu’avant l’expropriation pour l’autoroute», précise Mme Ekdom-Delorme. Modernisation L’entreprise devait également obtenir l’autorisation d’agrandir pour «justifier d’importants travaux de modernisation de la cimenterie en raison de considérations environnementales et économiques», peut-on lire dans le jugement. Selon des informations citées provenant d’un rapport pour la demande initialement faite d’exclusion de la zone agricole, l’investissement requis pour ce type de travaux s’élève à 300 M$, mais est assujetti à une série de critères. L’entreprise a également inscrit ce montant lors de la mise à jour d’un mandat au Registre des lobbyistes en novembre. Il s’agit d’une erreur, selon la responsable des communications de Lafarge. «Aucun projet de cette envergure n’a été identifié ni approuvé pour l’usine de Saint-Constant», dit-elle. Mme Ekdom-Delorme laisse néanmoins savoir que l’évaluation de projets potentiels a lieu régulièrement. Le mandat en question a d’ailleurs été corrigé et indique maintenant un montant de moins de 10 000$ pour la modernisation d’équipement. «Le but du mandat dans le Registre des lobbyistes est d’explorer quelles subventions peuvent être disponibles», conclut-elle.