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Le cancer redonne goût à la vie à une adolescente

le mercredi 23 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 23 mars 2016
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Quand le cancer frappe à la porte, il ne demande pas la permission pour entrer. Le 20 mai 2015, le diagnostic de lymphome hodgkinien qu’a reçu Alexia Noël est tombé sans crier gare, ébranlant au passage les fondations de toute la maisonnée. Entrevue avec des gens qui ont su trouver la lumière dans un passage plutôt sombre.

En rémission depuis six mois, l’adolescente de 17 ans garde un souvenir très émotif de 2015.

«Tout ce que j’ai vécu m’a changée, mais pour le mieux, confie-t-elle. C’est cliché, mais j’ai beaucoup gagné à travers tout ça. J’ai découvert qui sont mes vrais amis, ceux sur qui je peux compter et j’ai développé une forte pulsion de vie que je n’avais pas avant.»

Il y a quelques années, Alexia a eu des idées noires; au point de vouloir s’enlever la vie. Heureusement, les suivis en pédopsychiatrie et le soutien de ses proches lui ont permis de s’accrocher.

Après avoir encaissé le choc du diagnostic de cancer, elle a réalisé bien malgré elle qu’elle avait cette fois-ci de réelles chances de rendre l’âme.

«Quand j’ai compris ça, j’ai dit à ma mère que je ne voulais pas mourir!» raconte la Laprairienne les yeux mouillés.

Solidarité

Pour se donner du courage et pour remonter le moral de sa fille, Marie-Claude a toujours essayé de faire ressortir le positif de chaque situation.

«Je lui disais: "Oui, la chimio est dure, oui, ce n’est pas toujours évident, mais regarde les belles rencontres que tu fais, regarde comment tu es forte"», dit-elle.

Comme mère monoparentale, Mme Noël ajoute avoir grandement apprécié le réseau d’entraide qui s’est développé autour d’elle pour lui faciliter la vie.

«Que ce soit la voisine que je connaissais à peine qui a accepté de garder mon autre fille de 13 ans les fois où j’étais à l’hôpital ou encore Marylène de Leucan, que j’appelle désormais notre marraine; on dirait que ces gens sont arrivés dans notre vie au bon moment», affirme-t-elle.  

Quand Alexia a décidé de se raser les cheveux, sa cadette Frédérique a voulu couper les siens pour se montrer solidaire. Alexia a refusé catégoriquement. Elle lui a plutôt demandé de la laisser jouer dans sa longue tignasse quand la sienne lui manquerait; un geste qui a ému la maman.

Qu’est-ce qui est normal?

Du 20 mai au 2 septembre 2015, Alexia a eu des traitements de chimiothérapie. Elle a dû finir son secondaire à l’hôpital, a été à son bal avec une perruque, a fait congeler ses ovules pour pouvoir se reproduire à l’âge adulte – la chimiothérapie peut tuer les ovules – et doit reconstruire son corps qui a subi tellement d’impacts avec des séances d’ergothérapie et de neuropathie.

Maintenant qu’elle est en rémission, les gens lui disent qu’elle va pouvoir retrouver une vie normale.

«Mais qu’est-ce-ce qui est normal maintenant? demande-t-elle. J’ai passé tellement de temps à l’hôpital, que je m’y suis créée une deuxième famille.»

Qu’est-ce que le lymphome hodgkinien?

Le lymphome hodgkinien (LH) est un cancer fréquent chez les jeunes adultes qui prend naissance dans les lymphocytes, les cellules du système lymphatique. Le système lymphatique agit de concert avec d’autres parties de votre système immunitaire pour aider le corps à se défendre contre les infections et les maladies.

Le LH apparaît habituellement dans un groupe de ganglions lymphatiques d’une région donnée, le plus souvent dans le thorax, le cou ou les aisselles. Dans le cas d’Alexia, c’est une douleur à l’épaule et une toux qui l’ont mené à consulter. Avec les radiographies, les médecins ont découvert une masse sur son poumon.

Après avoir été examinée des orteils à la pointe des cheveux, la Laprairienne a reçu un diagnostic de lymphome hodgkinien, stade 2. La période de rémission est de cinq ans. Une rechute est possible durant les trois premières années. (Source : Société canadienne du cancer)

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