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Le carambolage mortel sur l’A15 vu par l’équipe de rédaction, un an plus tard

le vendredi 19 février 2021
Modifié à 8 h 07 min le 19 février 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le carambolage dans lequel deux hommes ont péri le 19 février 2020 à La Prairie a marqué les esprits. Un an plus tard, l’équipe de rédaction du Reflet se replonge dans cette journée hors du commun pour raconter comment elle a vécu l’événement sur le terrain. 9h30: La journée s’annonce déjà mouvementée. Les conditions routières sont difficiles en raison d’une bordée de neige et des forts vents. Plusieurs accidents sont rapportés dans le secteur jusqu’à 11h30. Vers midi:  La situation dégénère. Un photographe du Journal contacte l’équipe de rédaction pour signaler que des centaines de véhicules sont impliqués dans un carambolage sur l’autoroute 15, à la hauteur du boulevard Salaberry à La Prairie. Il est difficile à ce moment de saisir l’ampleur de la situation. Les journalistes s’activent. La Sûreté du Québec leur confirme la fermeture d’un tronçon, mais a peu d’information. Puis, Québec 511 indique que des véhicules, des autobus et des camions poids lourds, notamment, sont entrés en collision. Le Service d’incendie de La Prairie fait savoir que du renfort se trouve sur les lieux, soit les pompiers de Candiac et Delson et ceux de Longueuil. Des pinces de désincarcération devront être utilisées pour évacuer des gens. On comprend que la situation est grave. Des dizaines de voitures de police et une quinzaine d’ambulances sont sur les lieux. Il y a plusieurs blessés, confirme la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM). Sur le terrain Vers 15h: On apprend que des automobilistes impliqués sont transportés en autobus au centre multifonctionnel Guy-Dupré. Une journaliste s’y rend. Elle y voit des dizaines de personnes sous le choc. Celles-ci se racontent ce qu’elles ont vécu et contactent leurs proches, des intervenants confirment leur identité et s’assurent qu’ils vont bien. L’auteure de ces lignes recueille des témoignages. Une conférence de presse est alors annoncée. Les entrevues effectuées sur les lieux sont transmises à une collègue au bureau. Celle-ci rédige un article rapportant ce que certains ont vécu. Une horde de journalistes se retrouvent aux abords de l’autoroute, dans une bretelle d’accès. On saisit alors la puissance des vents et de la poudrerie qui ont causé l’accident. Le carambolage qui s’étend sur plusieurs kilomètres est si important qu’on n’en voit qu’une partie de cet endroit; des voitures sont entassées, écrasées sous des poids lourds, et leurs parebrises sont éclatés. La scène est surréaliste. On sait alors qu’au moins 70 personnes ont été blessées, et que deux sont toujours coincées dans leur voiture. On craint pour leur vie. La Sûreté du Québec et le maire de La Prairie, Donat Serres, entre autres, s’adressent aux médias. La route reste fermée durant plusieurs heures. Elle sera rouverte dans la nuit. [caption id="attachment_80583" align="alignnone" width="444"] Donat Serres en point de presse sur les lieux du carambolage.[/caption] Soirée mouvementée Les journalistes savent que la journée ne se terminera pas à 17h, ce qui est fréquent dans leur métier. En soirée, elles se relaient pour tenter de connaître l’état de santé des deux individus coincés dans leur véhicule. La rumeur de leur décès circule dans d’autres médias. Vers 19h30: Incapable de joindre les autorités au téléphone, une journaliste retourne sur les lieux de l’accident, où la Sûreté du Québec est toujours présente. Elle lui confirme alors la nouvelle. Celle-ci transmet l’information à une collègue, qui la publie rapidement. Entre-temps, près des décombres, on apprend que des Américains sont coincés à La Prairie. La journaliste sur le terrain va à leur rencontre pour discuter. La suite Au lendemain de l’événement: Le travail se poursuit. Le ministre des Transports, François Bonnardel, tient une conférence de presse et affirme que des solutions seront mises en place rapidement. La Sûreté du Québec enquête toujours. Les journalistes ont multiplié les appels dans les jours suivants, obtenant une entrevue avec le député de La Prairie et ministre responsable de la région de la Montérégie à ce moment, Christian Dubé. Ils s’entretiennent avec le maire de La Prairie à plusieurs reprises ainsi qu’avec une ambulancière qui dit n’avoir jamais vu une telle scène en carrière. Ils contactent le Bureau du coroner pour confirmer l’identité des victimes et parlent avec le remorqueur qui était sur place, entre autres. Travail d’équipe Le 19 février, un total de 60 000 pages ont été vues par les lecteurs sur le site Web du Reflet, un record. Le travail d’équipe des trois journalistes, alors que leur chef de nouvelles était en vacances, reste à ce jour l’une de ses plus grandes fiertés, malgré la tragédie à l’origine. C’est plus d’une dizaine d’articles qui ont été rédigés à ce jour au sujet du carambolage, alors que des suivis sur les mesures mises en place afin qu’un événement pareil ne se reproduise plus sont encore effectués. Carambolage mortel sur l’A-15 à La Prairie : le MTQ agit avant l’hiver A15 à La Prairie : le MTQ a un plan de fermeture d’urgence pour l’hiver Carambolage : la MRC félicite La Prairie pour son sens de l’organisation