Opinion

Le contrôle des moustiques

le mercredi 01 juin 2016
Modifié à 0 h 00 min le 01 juin 2016

Dans une lettre d’opinion publiée dans le journal Le Reflet du 17 juin 2015, je déplorais que la Ville de Candiac ait abandonné, pour des raisons d’ordre budgétaire, la politique de contrôle des moustiques qu’elle avait fait sienne depuis plusieurs années.

Le 8 novembre suivant, j’adressais une lettre au Conseil de ville pour les inviter à reconsidérer cette décision et à prévoir, pour l’année 2016, le budget nécessaire à la relance de ce programme que la population de Candiac a toujours apprécié. J’attends toujours minimalement un accusé de réception à ma lettre.

J’estime devoir revenir à la charge maintenant, en mai 2016, à l’arrivée de la belle saison et des insectes piqueurs qui ne sont pas qu’un facteur d’inconfort, mais peuvent être porteurs de maladies. Ce dernier aspect du problème ne doit pas être banalisé.

La présence de moustiques infectés par le Virus du Nil occidental (VNO), dans les régions de Montréal, de la Montérégie et de Lanaudière, a été signalée et documentée par l’Agence de la santé publique du Canada et le ministère de la Santé du Québec qui préconisent des mesures à adopter pour prévenir les piqûres de moustiques et pour réduire le nombre de moustiques dans l’environnement. Les personnes de 50 ans et plus ainsi que celles qui ont un système immunitaire affaibli par la maladie sont les plus à risque. Plus loin de nous, en Amérique latine, et sans vouloir être inutilement alarmiste, l’épidémie de Zika résulterait de l’abandon des politiques anti-moustiques, selon la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan.

Je rappelle que la politique de contrôle préventif des moustiques qui était auparavant en vigueur dans notre ville repose sur des principes écologiques. Une intervention à la source dans les sites de reproduction (eaux stagnantes ou à faible courant), avec des agents microbiens naturels, efficaces contre les larves de moustiques et qui n’ont pratiquement pas d’influence sur l’environnement ainsi que les autres espèces d’insectes et d’animaux.

La Ville ayant mis fin à ce genre de contrôle à la source, les citoyens n’ont d’autre choix que de se rabattre sur l’arsenal plus ou moins efficace des dispositifs conçus pour piéger et tuer les moustiques, tels les électrocuteurs d’insectes, les répulsifs électroniques (qui émettent des sons aigus), les pesticides et les insectifuges, dont ceux appliqués directement sur la peau ou sur les vêtements.

Les coûts évités avec l’abandon du programme de contrôle préventif des moustiques par la Ville ne sont-ils pas tout simplement reportés sur les citoyens avec moins d’efficacité, moins d’écologie, plus d’inconfort et plus de risques?

Richard Boivin,

Candiac