Opinion

Le fleuve, un géant à protéger

le mercredi 28 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 28 octobre 2015

Pas besoin d’être ingénieur pour savoir que quand un cours d’eau charrie des particules, les plus grosses/lourdes tombent en premier quand il y a ralentissement, le reste suivant une courbe prévisible selon la diminution de vitesse (physique de base).

Les «experts» du maire Coderre affirment, selon lui, que la «solution à la pollution est la dilution» due au grand débit du fleuve qui charrie tout vers un «néant» fort commode…

Ces gens n’ont-ils pas appris que vu l’élargissement du lac Saint-Pierre, il s’y dépose assez de sédiments pour rendre nécessaire le creusage du chenal à la drague, juste pour y conserver la profondeur requise d’une dizaine de mètres.

Second problème avec les déclarations «savantes»: le Saint-Laurent ne «tombe» pas dans l’Atlantique, et la marée, en une force de 4 à 5 mètres de hauteur apparemment inconnue des aviseurs de M. Coderre, refoule deux fois par jour l’eau qui descend. Lors de grandes marées, cette hausse du niveau de l’eau, spectaculaire à Québec quand on voit les glaces remonter le fleuve, est visible jusqu’à Trois-Rivières. Les mêmes grandes marées de printemps et d’automne portent, à Québec, la hausse du niveau à 20 pieds.

Ce mouvement refoulant résulte en un ralentissement considérable, presque un arrêt temporaire de l’eau coulant vers la mer, avec un dépôt, le long du trajet, de matières en suspension. En même temps, une portion, mixture des effluents et de l’eau qui avaient remontés, continue vers le golfe, offrant aux mammifères marins et poissons un menu pas nécessairement approprié. (On connaît le dangereux état de santé des bélugas du Saint-Laurent, dont les cadavres contiennent lésions et toxines).

Si on échantillonne l’eau entre Québec et Trois-Rivières, ou si l’on invite le maire Coderre à se baigner au lac Saint-Pierre, il révisera peut-être ses déclarations ou changera d’aviseurs «scientifiques».

J.WJ. Laliberté,

Beauharnois