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Le français, un outil d’intégration indispensable pour les immigrants

le mercredi 27 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 27 janvier 2016
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Alors qu’un rapport du ministère de l’Immigration révèle que près de 60% des immigrants adultes boudent les cours de français, TC Media en a rencontré quatre qui ne voient pas les choses du même œil.

Interrogés au centre d’éducation des adultes de l’Accore à Châteauguay, Natalya, Jihane, Charbel et Fatima sont unanimes; l’apprentissage de la langue de Molière est un outil d’intégration essentiel.

«Il y a quelque chose qu’on doit comprendre par rapport au milieu et aux gens avant d’intégrer le marché du travail et ça passe d’abord par la langue», indique Charbel Dushimeyezu, 28 ans, au Québec depuis trois mois.

«En Afrique, on a l’impression qu’ici on vit dans l’abondance et que tout est facile, mais je me rends compte que ce n’est pas ça du tout», confie le Rwandais qui voyait la neige pour la première fois de sa vie en décembre.

Au Québec depuis deux ans, Natalya Sartisson, originaire d’Almaty au Kazakhstan, parle un français encore hésitant. Son fils de 8 ans s’en sort nettement mieux qu’elle, affirme-t-elle. À tel point qu’il a désormais l’accent québécois.  

«Quand il a commencé l’école, il parlait uniquement le russe, dit Mme Sartisson. Il se faisait aider d’un interprète et tout ça était très dur pour lui. Maintenant, il n’a plus de difficultés du tout. Il s’est fait des amis et réussit bien en classe.»

Intégration socioprofessionnelle

Outre les cours de français, l’école pour adultes de Châteauguay offre des cours d’intégration socioprofessionnelle pour les nouveaux arrivants.

Fatima et Jihane – qui ont habité la même rue à Casablanca sans jamais se croiser! – affirment que la façon de faire un CV est bien différente d’un pays à l’autre.

«Depuis que je suis ici (à l’école), j’ai beaucoup plus d’opportunités, assure Jihane Hamami, 27 ans. Avant, je n’obtenais jamais de réponse quand je postulais quelque part. Maintenant, on me rappelle et je passe des entrevues.»

«Ce programme te sort de la solitude, ajoute Fatima Tawfik, 35 ans, qui se réoriente complètement. En plus d’avoir un meilleur français, j’ai aussi une meilleure estime de moi.»

 

Natalya Sartisson

Âge: 37 ans

Pays d’origine: Kazakhstan

Langue maternelle: Russe

Au Québec depuis 2 ans

Arrivée avec son mari

Jihane Hamami

Âge: 27 ans

Pays d’origine: Maroc

Langue maternelle: Arabe

Au Québec depuis 3 ans

Venue rejoindre son mari

Charbel Dushimeyezu

Âge: 28 ans

Pays d’origine: Rwanda

Langue maternelle: Kinyarwanda

Au Québec depuis 3 mois

Arrivé seul. Il est venu rejoindre sa mère et son frère établis au Québec depuis quelques années.