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Le gouvernement évoque une rareté de main-d’œuvre plutôt qu’une pénurie

le vendredi 20 septembre 2019
Modifié à 9 h 47 min le 20 septembre 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Alors que le taux de chômage n’a jamais été aussi bas dans la province, des mesures pour venir en aide aux entreprises qui peinent à embaucher ont dû être mises en place. À LIRE AUSSI: Trouver de la main-d’œuvre à tout prix En janvier, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a lancé le programme Grande corvée des entreprises face à ce qu’il nomme la rareté – plutôt que la pénurie – de main-d’œuvre. Des conseillers accompagnent des entreprises pour trouver des méthodes de recrutement, repenser leur gestion en ressources humaines et l’intégration de main-d’œuvre qui «manque de formation», comme les travailleurs de 55 ans et plus, les autochtones ou les immigrés. Au Québec, le taux de chômage est passé de 5,5% à 4,8% entre août 2018 et 2019, le plus bas depuis 1976. Selon Dany Provençal, économiste à la direction régionale de Services Québec de la Montérégie, le contexte économique et la création d’emploi engendrent une augmentation des postes vacants.
«Selon nos observations, la situation risque de rester la même encore pour 5 à 10 ans.» -Dany Provençal, économiste
Il ajoute que plusieurs facteurs expliquent la difficulté de recrutement des entreprises, soit la situation géographique, les conditions de travail et la concurrence. «Un employeur peut avoir de la difficulté à combler un poste dans un secteur, alors qu’un autre n’aura pas de problème dans la même profession», explique-t-il. Dans la MRC de Roussillon, M. Provençal dénote que le facteur géographique est un désavantage. «On pourrait croire que non, puisque la MRC se trouve au cœur de la grande région de Montréal, mais beaucoup d’individus vont travailler à Longueuil ou à Montréal», observe-t-il. Ainsi, il devient difficile pour certains employeurs de concurrencer avec d’autres. «Il y a des limites à ce qu’on peut faire. C’est certain que les salaires ne sont plus les mêmes. Plus personne ne travaille au salaire minimum ici», affirme pour sa part Normand Savard, propriétaire du restaurant la Piazzetta à Candiac.