COVID-19

Le taux de chômage en avril a plus que doublé en Montérégie

le dimanche 24 mai 2020
Modifié à 14 h 35 min le 21 mai 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Bien qu’il soit présentement impossible de connaître l’ampleur et les effets de la COVID-19 sur le marché du travail, selon le ministère du Travail de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MTESSS), Le Reflet a obtenu des données dévoilant que le taux de chômage en Montérégie est passé de 4,3% à 9,4% de mars à avril. Le nombre d’emplois disponibles a pour sa part diminué considérablement. Au Québec, le taux de chômage a augmenté de 8,9% à 17,0 % pour la même période. Catherine Poulin, relationniste au MTESSS, précise toutefois que les données régionales reposent sur un calcul moyen qui s’étend sur trois mois. «Ce qui signifie que l’impact de la COVID-19 n’est pas pleinement reflété dans les données d’avril», dit-elle. En comparaison, le taux de chômage en Montérégie était de 4,1% et de 5,1% au Québec, en 2019, soit les taux les plus faibles jamais enregistrés depuis la compilation de ce type de données en 1987. Mme Poulin indique également que le taux de chômage «est probablement sous-estimé par la diminution de la population active en raison de la COVID-19». Elle explique que certaines personnes étaient inactives, mais voulaient travailler ou ont travaillé pendant le mois de mars. «Si ça n’avait pas été du contexte de la COVID-19, ces personnes auraient été considérées dans la population active», affirme-t-elle. Le MTESSS considère tout de même que «le contexte avantageux du marché du travail avant la crise devrait favoriser le Québec au moment de la reprise». Manque de main-d’œuvre En septembre 2019, Le Reflet s’était entretenu avec Dany Provencal, économiste  à la direction régionale de Services Québec de la Montérégie. Celui-ci parlait de rareté de main-d’œuvre plutôt que d’une pénurie dans la région. Celle-ci allait, selon ses prédictions, perdurer pour au moins 5 à 10 ans. Il reconnaissait que le contexte économique et la création d’emploi engendraient une augmentation des postes vacants, souvent plus difficiles à combler en raison de la situation géographique, les conditions de travail et la concurrence. La COVID-19 a présentement l’effet contraire, soit la diminution considérable d’emplois disponibles, selon les données du MTESSS. En avril, la Montérégie a perdu 13 300 emplois, tandis que ce nombre a diminué de 820 500 dans la province. Néanmoins, les services essentiels sont en recherche urgente de main-d’œuvre. Postes à combler Le gouvernement du Québec a mis sur pied une plateforme sur laquelle se trouve une liste des emplois à combler pendant la pandémie. Sur environ 80 postes affichés en Montérégie, on retrouve principalement: -Préposés aux bénéficiaires -Éducatrices en Centre de la petite enfance (CPE) -Camionneurs -Ouvriers en usine -Livreurs -Agents de sécurité -Caissiers en épicerie et en pharmacie