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Légalisation du cannabis: Les producteurs en serre s’intéressent à la micro production

le mercredi 28 mars 2018
Modifié à 8 h 50 min le 28 mars 2018
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Dans la foulée de la légalisation prochaine du cannabis, plusieurs producteurs de la Montérégie ont signifié leur intérêt pour la micro culture, affirme le président des producteurs en serre du Québec, André Mousseau. «Il faut bien comprendre qu’au Québec, les décideurs ont défini que la Société québécoise du cannabis serait le seul acheteur, explique M. Mousseau, propriétaire de serres de cactus à Sainte-Madeleine. Celle-ci va sûrement commencer par s’entendre avec les grands producteurs pour avoir de gros volumes.» Comme le cannabis est toujours considéré comme un médicament, les règles à respecter sont sévères. Au Québec, seulement six producteurs détiennent une licence autorisée par Santé Canada pour produire et vendre de la marijuana au public, en vertu du Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales. Lorsque le pot deviendra légal, M. Mousseau affirme que ce sont eux qui vont dévier une partie de leur production vers le marché récréatif, leur donnant une longueur d’avance sur la micro culture. Comme ce sont les producteurs agricoles qui produisent du cannabis, M. Mousseau suggère que ce soit le ministère de l’Agriculture du Québec qui délivre les accréditations plutôt que Santé Canada. L’Union des producteurs agricoles (UPA) appuie cette position.
«Parler de cannabis au Québec, c’est pas beau. Ça amène des défis importants d’en parler parce que t’es considéré comme un méchant qui va produire de la drogue.» -André Mousseau, président des producteurs en serre du Québec
Tomates, concombres et pot Les agriculteurs qui produisent des tomates ou des légumes pourraient vouloir vendre du cannabis «directement au consommateur», selon le président des producteurs en serre du Québec. «Ils sont dans des marchés traditionnels où on vend déjà des plants pour le jardin. Si le projet de loi maintient que les consommateurs ont droit d’avoir quatre plants à la maison, c’est vers cela qu’ils regardent.» Or, même si les agriculteurs se préparent, ils ne pourront pas vendre de cannabis tant que la législation québécoise ne le permettra pas. Dans le projet de loi initial – qui n’a toujours pas été entériné par le Sénat et la Chambre des communes –, le gouvernement de Justin Trudeau souhaitait ouvrir la porte aux petits producteurs pour diversifier le marché. Différentes catégories de permis auraient été créées pour permettre aux micros producteurs et transformateurs d’avoir des règles assouplies. Mais toutes ces mesures sont encore à l’examen. Leur part du gâteau L’UPA et les producteurs en serres estiment que les revenus potentiels liés à la vente du cannabis sont de l’ordre de 300 à 500 M$. «Ce ne serait pas correct de dire que le cannabis va être produit dans les autres provinces canadiennes et de nous priver de ces revenus-là», atteste, M. Mousseau.   Production en serres en Montérégie 201 201 fermes cultivent en serres en Montérégie. De ce nombre, seulement 14 fermes se trouvent dans la MRC de Roussillon. Si la micro culture est autorisée, seules les fermes qui produisent en serres pourraient être éligibles à produire du cannabis et non les maraîchers.   À lire aussi: «Pour certains jeunes, le pot est déjà légal», -Isabelle Dubuc, Benado