Actualités

L’église de Saint-Philippe fera place à du développement domiciliaire

le jeudi 02 mai 2019
Modifié à 11 h 37 min le 27 mai 2019
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

En raison de la vétusté de l’église dont elle est propriétaire, la Ville de Saint-Philippe annonce que l’endroit accueillera du développement domiciliaire. Mais d’ici à ce qu’un éventuel promoteur se manifeste et que l’église soit démolie, des travaux d’archéologie seront effectués au début de juin. D’autres suivront, une fois qu’un projet résidentiel sera approuvé par la Municipalité.    «L’actuelle église [il s’agit de la 4e, bâtie au même endroit] a été construite sur l’ancien cimetière qui va jusqu’au bord de la route Édouard-VII à Saint-Philippe. C’est la firme Arkéos qui procédera à un inventaire des lieux. Nous sommes accompagnés par le ministère de la Culture», a déclaré la mairesse de Saint-Philippe, Johanne Beaulac. Concrètement des tranchées seront creusées devant l’église et le stationnement de l’ancien centre communautaire qui a été démoli. Quatre archéologues seront sur place. Le but est de «cartographier» les sépultures. Le chantier devrait durer un mois. «Arkéos nous a indiqué qu’entre 1753 et 1849, l’endroit a accueilli 6 529 sépultures», intervient le directeur général de la Ville de Saint-Philippe, Martin Lelièvre. Si ce nombre peut paraître élevé, il faut se rappeler que la Municipalité comprenait à ses débuts en tout ou en partie les municipalités de Saint-Mathieu, Saint-Jacques-le-Mineur et Candiac.
«C’est sûr qu’il n’y aura pas de tour d’habitations.» -Johanne Beaulac, mairesse de Saint-Philippe
M. Lelièvre rappelle qu’en vertu de la loi, une municipalité est obligée de prévenir le ministère de la Culture si elle effectue des travaux où se trouvent des ossements. Le coût de l'inventaire est d’environ 100 000$. De ce montant, 83 000$ sont financés par le Fonds de développement des territoires de la MRC de Roussillon. Saint-Philippe assume la différence. Pas de tour Pour le moment, aucun promoteur ne s’est présenté à la municipalité pour soumettre un projet. «Est-ce que ce sera des semis-détachés, des petits condos, du locatif? On ne le sait pas. L’aspect rural sera préservé dans ce projet et le volet historique sera mis en valeur», précise la mairesse. Les résultats de l’inventaire auront un impact pour le futur projet d'habitation, selon la quantité de sépultures trouvées; que ce soit pour le creusage ou non d’un sous-sol, le nombre de mètres carrés de superficie du projet, etc. Une fois celui-ci accepté, des fouilles archéologiques auront lieu pour retirer les ossements et les déposer dans la fosse commune du cimetière de Saint-Philippe. [caption id="attachment_63829" align="aligncenter" width="444"] Selon la Ville, l’église qui date de 1973 et dont le solage est affecté par la pyrite ne représente aucune valeur architecturale et patrimoniale. (Photo : Le Reflet - David Penven)[/caption] Complexe Élodie-P.-Babin Jusqu’à la fin de l’année courante, l’église continuera d’accueillir ses fidèles. Par la suite, ils pourront célébrer leur culte dans un des locaux du Complexe Élodie-P.-Babin. Il s’agit d’un engagement de l’ancienne mairesse Lise Martin que l’administration de Mme Beaulac maintient. Chronologie du dossier 2012: La fabrique de Saint-Philippe songe à fermer l’église en raison de difficultés financières. 2014: La Ville achète le terrain de 6 505 m2 de la fabrique au coût de 147 000$. Sur ce terrain se trouvait alors l’ancien centre communautaire de la Ville (aujourd’hui démoli) et l’église. En échange, la fabrique donne l’église à la Ville. 2017: Inauguration du nouveau Complexe Élodie-P.-Babin. L’administration de l’ex-mairesse Lise Martin s’engage à offrir un lieu de culte aux paroissiens advenant la démolition de l’église.