Actualités

Les candidats évitent de répondre aux enjeux locaux

le jeudi 01 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 01 octobre 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Malgré des questions sur des dossiers touchant la région du Roussillon, les trois candidats de La Prairie ont répondu dans l’ensemble de manière générale, préférant réitérer les engagements de leur parti lors d’un débat qui avait lieu à Delson hier soir.

Près d’une cinquantaine de personnes étaient réunies au centre sportif pour entendre Pierre Chicoine (NPD), Jean-Claude Poissant (Parti libéral) et Christian Picard (Bloc québécois). Le conservateur Yves Perras avait décliné l’invitation. La rencontre était organisée par la Corporation de développement communautaire (CDC) Roussillon. Les représentants d’organismes et le grand public étaient invités à poser des questions sur les trois thèmes proposés: pauvreté et exclusion sociale, communautés autochtones, et environnement.

Ce n’était pas vraiment un débat dans la mesure où aucune interactivité entre les politiciens n’était autorisée.

Symbiocité

Gina Philie, de l’organisme La vigile verte, a demandé au trio leur position en matière de protection d’espèces menacées. Cette dernière a cité l’exemple du projet de développement domiciliaire Symbiocité de La Prairie où l’on retrouve la rainette faux-grillon.

«Ce qui est souhaitable, c’est de protéger et de développer, mais s’il faut protéger c’est au législateur de le faire et on doit le faire», a répondu Christian Picard.  

De son côté, Pierre Chicoine a déploré l’inaction de la ministre conservatrice de l’environnement (Leona Aglukkaq). Il a salué le fait que la Ville de La Prairie, le promoteur et les organismes aient pu s’entendre pour arrêter le déboisement,  «le temps qu’un nouveau ministre NPD de l’Environnement  arrive à sauver la rainette», a-t-il souligné.

Quant à Jean-Claude Poissant, il a rappelé que sous les libéraux 400 espèces ont été reconnues menacées alors que sous le «règne» de Stephen Harper, 32 ont été identifiées, mais sans qu’il y ait eu suite. Il a décoché une flèche au bloquiste en indiquant que l’ex-ministre péquiste de l’Environnement Yves-François Blanchet, dont Christian Picard a été le chef de cabinet, avait en février 2014 donné le «feu vert à La Prairie en vertu de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement pour procéder au déboisement à La Prairie.»

M. Picard n'a pas répliqué à cette affirmation.

Communautés autochtones

Répondant à une question d’un citoyen qui demandait si les candidats étaient favorables à l’abolition de la Loi sur les Indiens, tous trois ont indiqué qu’il fallait entamer des discussions à ce sujet et faire preuve de prudence.

«Il faut s’asseoir avec eux et voir réellement ce qu’ils souhaitent», a mentionné M. Picard.

Jean-Claude Poissant a souligné qu’il fallait négocier une entente durable. Il a ajouté que le parti libéral promettait d’engager 65 G$ dans des travaux d’infrastructures et qu’une partie de ces sommes bénéficieraient aux communautés autochtones.

Seul Pierre Chicoine a répondu qu’un gouvernement néo-démocrate était prêt à modifier cette loi.

«Je trouve déplorable la Loi sur les Indiens. On les traite comme s’ils étaient des enfants», a lancé le néo-démocrate.

Satisfaite

La coordonnatrice de la CDC Roussillon, Virginie Bernier, s’est dite heureuse du «débat».

Quant à savoir si les enjeux régionaux avaient été bien desservis par les réponses des trois politiciens, elle mentionne que ce n’est pas tous les candidats qui «maîtrisent de façon pointue les aspects locaux».      

«Je crois qu’ils ont offert tout de même des réponses satisfaisantes», a-t-elle déclaré.  

Chicoine métamorphosé

Pierre Chicoine qui avait perdu ses moyens lors d’un débat à la Télévision Rive-Sud, le 17 septembre, s’est montré sous un jour complètement différent. C’est avec davantage d’assurance et d’aplomb qu’il a répondu aux questions formulées par l’auditoire, et ce, malgré un certain trac.