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Les fantômes peuvent demeurer sur les lieux même si la demeure disparaît

le lundi 02 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 02 novembre 2015

Le Café d’ailleurs à Saint-Constant détruit par les flammes en août était réputé pour la beauté des lieux, mais aussi pour ses fantômes. Qu’arrive-t-il aux esprits lorsque l’endroit qu’ils hantent disparaît soudainement?

«Il y a des entités qui peuvent rester sur place une fois que la maison a été détruite. L’entité, c’est l’énergie de la personne qui a déjà vécue sur le plan terrestre. Certains vont dire des fantômes, moi j’aime mieux parler d’entité», explique la médium Monique Ranger.  

Elle indique que le choix de demeurer ou non au même endroit revient à ces esprits.

«Certains vont quitter. Personne ne peut savoir à l’avance ce qu’ils vont faire», poursuit la résidente de Longueuil qui exerce son don depuis près de 60 ans.

Si les entités refusent de partir, elles vont continuer de manifester leur présence, autant dans les ruines que dans la nouvelle construction qui suivra.

Manifestations

Il y a autant de sortes de manifestations qu’il y a de vivants et de défunts, souligne Mme Ranger.

«Si la personne que vous connaissiez avait l’habitude de claquer une porte d’armoire en prenant une tasse, il se peut qu’elle se manifeste ainsi. On peut aussi sentir son odeur, un parfum qu’elle portait», poursuit la médium.

Leur présence n’a pas pour but d’effrayer les vivants même si leurs manifestations suscitent le contraire.  

«Ils savent ce qui nous touche et sont là pour communiquer. Quand ils sont l’autre côté, ils savent exactement ce qu’on vit», déclare-t-elle.

Ne pas ouvrir de porte

Si les entités sont dépourvues d’intentions hostiles, il n’est pas souhaitable de s’amuser à les interpeller par défi et plaisir. Les amateurs de Ouija (sorte de planche qui permet de communiquer avec les esprits) et autres jeux devraient s’abstenir, prévient Monique Ranger.  

«Une entité peut errer longtemps dans le bas astral. N’essayez pas d’attirer les défunts à vous, si vous n’êtes pas placé pour le faire. J’ai connu des gens qui sont devenus malades parce qu’ils savaient plus comment éloigner l’entité qu’ils avaient attirée», prévient-elle.

Et si un fantôme se manifeste sans que vous en soyez responsable de sa présence, vous pouvez lui offrir votre aide en l’aidant à traverser vers la lumière.

«Cela peut se faire par une prière ou le dire en nos propres mots», déclare-t-elle.

Colocs de l’au-delà

Nadine Dumouchel et sa sœur Isabelle, copropriétaires du bâtiment datant de 1775 qui abritait le Café d’ailleurs, ont su composer avec la présence des fantômes.

«Durant les cinq premières années, ma sœur et moi habitions le haut de notre commerce. Souvent le soir je leur demandais [aux fantômes] de ne pas nous déranger. Je leur disais "Je vous laisse habiter ma maison, alors vous devez me laisser y habiter aussi."  Oui, j’avais peur, car on ne se sentait jamais seules», se souvient-elle.

Lorsqu’elle fermait l’établissement, Mme Dumouchel évitait certains endroits.

Les phénomènes se sont manifestés par des coups sur les murs ou des bruits de pas à l’étage supérieur, alors que les portes de l’appartement étaient fermées à clé et que personne ne n’y trouvait.  

«Des clients qui mangeaient à la terrasse nous ont déjà dit qu’ils avaient aperçu quelqu’un à travers la lucarne à l’étage. Des employés ont été témoins de choses. On avait des craintes, mais on s’habitue. C’est comme avoir un coloc, mais qui ne paye pas de loyer», lance-t-elle.

Le Reflet a joint l’organisme Les sceptiques du Québec pour qu’il commente, mais n’a pas reçu de réponse.