Faits divers

Les pompiers enquêteurs sont des détectives du feu

le mercredi 22 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 22 mars 2017

Alors que les pompiers combattent le brasier, des collègues scrutent chaque élément pour déterminer l’origine de l’incendie. Couleur de la fumée et des flammes, direction du vent, traces d'infraction; ces moindres détails permettent aux pompiers enquêteurs de trouver la source du sinistre.

À partir de leurs conclusions, les policiers sauront si l’incendie est considéré suspect et prendront le relais au besoin. Autrement, une enquête sur un incendie est prise en charge par les policiers s’il y a un décès, un doute que l’incendie soit criminel ou tout autre élément d’intérêt, comme une adresse déjà ciblée par les policiers.

«On fait un déblayage de la scène et on nettoie les planchers. La pièce est presque vide. On prend des photos avant et après et des croquis. On replace tout au bon endroit après pour démonter la provenance de l’incendie. C’est un long travail», explique Annie Bilodeau, chef de division incendie des Berges du Roussillon, qui est chapeauté par le Service de Candiac – Delson. Le Service des Berges du Roussillon est formé de trois pompiers qui enquêtent, dont Mme Bilodeau.  

Grande responsabilité
Ces pompiers spécialisés interviennent dès qu’un incendie est confirmé. À la Régie intermunicipale d’incendie de Saint-Constant et Sainte-Catherine, c’est le chef aux opérations qui débute la recherche de cause, si l’incendie est important. Si le sinistre est mineur, c’est le chef en devoir ou le lieutenant de l’équipe d’intervention qui fait le travail.

«Si l’incendie est complexe, nous sollicitons l’équipe spécialisée à Candiac des Berges du Roussillon afin de déterminer la cause», explique Patricia Traversy, responsable des communications et des ressources humaines à la Régie.

Pousser l’enquête

Pour être enquêteur, les pompiers doivent suivre une formation de base de 45 heures.

«Ils ont aussi la formation pour combattre l’incendie, ce qui est très important pour nous, affirme le directeur du Service de La Prairie, Sylvain Dufresne. Ils connaissent les différentes facettes de l’environnement d’un incendie et comprennent comment les bâtiments sont conçus.»

À l’automne, ils en ont suivi une nouvelle d’appoint.

«C’est facile de dire que le feu a été causé par une prise électrique, mais il faut pousser plus loin pour s’assurer que c’est bel et bien ça. Peut-être que la prise, c’est une conséquence, souligne la chef Bilodeau. Ça peut être un liquide inflammable qui a causé un court-circuit de la lampe.»   

Une fois la cause déterminée, les techniciens rédigent un rapport qui est envoyé par la suite au ministère de la Sécurité publique. Ils y précisent notamment le nombre d’incendies causés par des articles de fumeur, des feux de cuisson, etc.

«C’est hyper important, car ça aide le ministère à définir de nouveaux programmes d’éducation et de sensibilisation au public, mentionne-t-elle. Ça sert aussi à procéder à des rappels, comme celui de cet hiver avec les thermostats.»

«Nos gens ont une grande responsabilité, rappelle de son côté M. Lamontagne. À partir du moment où on déclare que l’incendie est douteux, c’est sûr qu’on occasionne des problèmes aux propriétaires. Imaginez si on disait ça à tort! Ça peut causer des problèmes avec les assurances.»

Combien d’interventions en 2016?

En 2016, les pompiers enquêteurs de La Prairie sont intervenus à huit reprises. Aucun dossier n’a été transféré aux policiers.

Sur le territoire des Berges du Roussillon, soit Candiac, Delson, Saint-Mathieu et Saint-Philippe, ils sont intervenus à 16 reprises. Aucun de ces 16 incendies n’était d’origine douteuse ou criminelle.

De leur côté, Saint-Constant a reçu 20 appels pour incendies et Sainte-Catherine 14. De ce nombre, cinq ont été transférés aux policiers après l’enquête des pompiers.

Nombre de pompiers enquêteurs par service

3

Deux pompiers enquêteurs dans la division de prévention des incendies des Berges du Roussillon ainsi que la chef, Annie Bilodeau.

2

Deux pompiers enquêteurs formés au niveau avancé au service de La Prairie  

12

Tous les membres de la Régie intermunicipale d’incendie de Saint-Constant  et Sainte-Catherine sont formés, soient huit lieutenants et quatre chefs aux opérations.

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