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Les résidences funéraires Poissant souhaitent que Saint-Constant donne son accord

le mardi 28 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 28 juillet 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Robert Poissant, propriétaire du salon funéraire du même nom, souhaite que Saint-Constant endosse les recommandations du Comité d’étude des demandes de permis de démolition autorisant la destruction de la maison centenaire du 183-187, rue Saint-Pierre.

Celui-ci a entrepris des démarches à cet effet en janvier. Une offre d’achat conditionnelle à la réalisation d’un stationnement de 31 places a été déposée auprès de l’agent d’immeuble et de la propriétaire des lieux.

«Faute d’espace, mes clients stationnent chez les commerces avoisinants qui, heureusement, ne se plaignent pas trop, ou encore le long de la rue Saint-Pierre, ce qui est dangereux. D’autres se garent à l’église», explique ce dernier.

En période de pointe, le salon peut recevoir plus de 400 personnes simultanément.

Coût

Robert Poissant estime qu’il investira près de 400 000$ pour réaliser son projet.

«Le prix de la maison est un peu au-dessus de 300 000$. En ajoutant la démolition et l’aménagement, cela va coûter au total près de 400 000$. Je ne le fais pas pour moi, mais pour mes clients. C’est beaucoup d’argent», soutient celui-ci.

Ce stationnement, lorsqu’il n’a pas de funérailles, sera disponible gratuitement, ajoute-t-il.

Ces frais comprennent l’aménagement paysager, l’installation de bancs ainsi que la conception d’une plaque commémorative qui relatera l’aspect l’historique de la maison. La demeure aurait notamment appartenu en copropriété à Jean-Baptiste Pagé et Charles-Léon Vinet-Souligny. Ce dernier a été prêtre curé à la paroisse de Saint-Constant de 1840 à 1861 en plus d’être le fondateur et président de la commission scolaire de Saint-Constant de 1845 à 1853.

Revitalisation

Avec les nombreuses modifications qu’elle a subies, la demeure du 183-187, rue Saint-Pierre n’aurait plus rien à voir avec ce qu’elle était à ces débuts, affirme le propriétaire des Résidences funéraires Poissant et fils.

Il mentionne que le stationnement projeté s’inscrit dans la volonté de la Ville pour revitaliser la rue Saint-Pierre.

Au courant

Questionné à propos de la Société d’histoire et de patrimoine de Lignery (SHPL) qui s’objecte à la disparition de cette demeure centenaire, Robert Poissant rappelle que le président du SHPL, Yves Bellefleur, est un ami d’enfance.

«Avant même d’entreprendre quoi que ce soit dans ce dossier, poursuit-il, j’ai communiqué avec lui pour le prévenir [de mes intentions]. Il m’a dit que la SHPL n’avait pas le choix et qu’elle allait s’opposer au projet. Sa réponse ne m’a pas surpris.»

Quant à la proposition de la SHPL à l’effet que M. Poissant pourrait aménager son stationnement entre le 168 et 174, rue Saint-Pierre, ce dernier indique que l’emplacement est trop éloigné.

«J’ai beaucoup de gens âgés qui viennent lors des funérailles et ce stationnement serait trop loin pour eux, surtout l’hiver», fait-il remarquer.

Les personnes qui s’opposent à la démolition à Saint-Constant ont jusqu’au 29 juillet pour se manifester auprès du Comité de démolition.

Des appuis pour préserver la maison

L’opposition à la démolition de la maison centenaire grandit. La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (SHLM) a écrit au conseil municipal de Saint-Constant pour manifester son désaccord.

«Les documents présentés aux élus municipaux par la Société d'histoire et de patrimoine de Lignery démontrent hors de tout doute la valeur patrimoniale du 183-187, rue Saint-Pierre et l’importance de conserver l’édifice dans son intégrité», lit-on dans la lettre datée du 17 juillet.

La SHLM mentionne que «les plaques commémoratives et les fouilles archéologiques, et encore moins un terrain de stationnement, ne sauraient en rien remplacer ce témoin d’une tranche de l’histoire locale», soulignent le président de l’organisme Stéphane Tremblay et l'historien Gaétan Bourdages.

À cet appui s’ajoute celui de Fédération Histoire Québec (FHQ). L’organisme montréalais rappelle que même si les rénovations des années 1960 et 1970 ont «occasionné une perte de qualité patrimoniale» à la maison, une rénovation appropriée pourrait redonner ses «valeurs architecturales et esthétiques» d’origine.

«Le vide qu’occasionnerait l’aménagement d’un stationnement dans cette rue serait très dommageable pour la trame urbaine (…) L’installation de plaque commémorative nous apparaît absurde dans ce contexte», lit-on dans la lettre adressée au conseil municipal de Saint-Constant.  

S’ajoute aussi le soutien des Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec.

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