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Luc Poirier n’arrêtera pas ses travaux à l’ancienne briqueterie

le vendredi 25 octobre 2019
Modifié à 14 h 58 min le 25 octobre 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le promoteur et propriétaire du terrain de l’ancienne briqueterie, Luc Poirier, n’a pas l’intention de cesser les travaux qu’il a entrepris malgré un avis d’infraction de la Ville de La Prairie, qu’il conteste, et la grogne de citoyens. La porte-parole de l’homme d’affaires, Marie Beaubien, soutient que ce dernier a fait ses recherches et toutes les vérifications légales avant de prendre possession du site de la carrière. Mme Beaubien explique qu’un règlement du gouvernement a préséance sur le règlement évoqué par La Prairie dans son avis d’infraction, soit celui adopté par la MRC de Roussillon en 2017 lui interdisant «tous travaux de remblai et de déblai, toute nouvelle utilisation du sol, toute nouvelle construction». Le gouvernement du Québec a effectivement adopté un Règlement sur les carrières et sablières en avril. L’article 42 de ce dernier stipule que «des sols contenant des contaminants issus d’une activité humaine» doivent être remblayés. De plus, la Loi sur la qualité de l’environnement (article 118.3.3) indique que «tout règlement pris en vertu de la présente loi prévaut sur tout règlement municipal portant sur le même objet». Ainsi, la porte-parole de M. Poirier laisse savoir que celui-ci contestera l’avis d’infraction en cour.
«Il [Luc Poirier] est pas mal assuré d’être dans ses droits. Sinon, il n’aurait pas acheté la carrière.» -Marie Beaubien, porte-parole de Luc Poirier
Collaboration Face au mécontentement de citoyens comme Projet carrière vivante exprimé sur les réseaux sociaux, Mme Beaubien fait valoir que cela nuit à la réputation de M. Poirier. C’est pourquoi il est intervenu en leur faisant parvenir des mises en demeure, car l’organisation active sur les réseaux sociaux alléguait qu’il effectuait des travaux illégaux. Néanmoins, M. Poirier avise qu’il souhaite réaliser son projet en concertation autant avec la Ville de La Prairie qu’avec les citoyens. Elle indique qu’il sera présent aux consultations publiques qui auront lieu à partir de janvier. «C’est dans sa philosophie. Il tient à prendre en considération la vision et les attentes des citoyens sur l’usage du terrain, malgré le litige», dit-elle. La porte-parole de l’homme d’affaires ajoute qu’il souhaite réaliser un projet pour la collectivité et que la réhabilitation du site de l’ancienne briqueterie doit se faire. Le parti politique de La Prairie Place aux citoyens réclame pour sa part une injonction d’urgence afin de faire cesser les travaux. Le porte-parole, Frédéric Galantai, croit que les citoyens n’auront pas un réel pouvoir d’influence durant les consultations publiques. M. Poirier a publié un message décrivant sa position sur sa page Facebook après l’entretien du Reflet avec Mme Beaubien. «Je ne comprends pas les gens qui sont contre [mon projet] répond-il à un internaute. C’est très écologique de remplir ce trou fait par l’homme pour qu’il revienne à l’état original avec des milliers d’arbres […] Présentement, c’est juste de la roche.» Mme Beaubien affirme que le ministère de l’Environnement est favorable à cette démarche. Le Journal est en attente d’une confirmation de ce dernier à ce sujet. Étapes Mme Beaubien précise également que présentement, ce n’est pas tout à fait du remblayage qui s’effectue sur le terrain de l’ancienne briqueterie. Elle détaille que ce sont des travaux de démolition, de décontamination, d’affichage et de préparation du site qui sont en cours, notamment pour le niveler et assurer la circulation sur le site en y aménageant des chemins. «C’est un projet qui s’étend sur plusieurs années. Les prochaines étapes comme le remblayage seront faites en fonction des orientations qui vont avoir été tracées», conclut-elle.