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Luc Poirier rencontrera la MRC et la Ville la semaine prochaine

le jeudi 07 novembre 2019
Modifié à 16 h 39 min le 07 novembre 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La Ville de La Prairie et la MRC du Roussillon ont accepté «l’appel à la concertation» du propriétaire du terrain de l’ancienne briqueterie, Luc Poirier. Les deux parties se rencontreront le 12 novembre afin de discuter des avenues possibles dans le dossier. À LIRE ÉGALEMENT: La MRC appuie La Prairie dans le litige de l’ancienne briqueterie | Luc Poirier n’arrêtera pas ses travaux à l’ancienne briqueterie Cette rencontre survient après que M. Poirier ait reçu un avis pour arrêter les travaux sous peine d'avis d’infraction et d'amendes ainsi que deux amendes de la Ville stipulant qu’il contrevient au règlement de contrôle intérimaire (RCI) adopté par la MRC de Roussillon en 2017 interdisant «tous travaux de remblai et de déblai, toute nouvelle utilisation du sol, toute nouvelle construction». Le promoteur affirme toutefois depuis quelques semaines ne pas être dans l’illégalité puisque le Règlement sur les carrières et sablières adopté en avril par le gouvernement du Québec a préséance sur celui de la MRC. «M. Poirier est dans ses droits en ce moment», assure sa porte-parole, Marie Beaubien. Elle ajoute qu'«Il les [les amendes] met sur le coin de son bureau et il dit: éventuellement, je vais demander à un juge de trancher.» Si la Ville, la MRC et M. Poirier ne s’entendaient pas le 12 novembre, le promoteur pourrait en venir à demander un jugement déclaratoire. «C’est une option pour clarifier le dossier de part et d’autre, sinon on ne s’en sortira pas», laisse entendre la porte-parole. Écouter les citoyens Mme Beaubien assure toujours qu’il n’y a pas de remblayage sur le site présentement. Les travaux actuels consistent notamment à décontaminer, finaliser les accès sur le site, niveler le sol, renforcer la sécurité et installer l’affichage. «Il rentre des camions, mais c’est du matériel autorisé par le ministère de l’Environnement qui ne demande pas de certification d’autorisation, explique Mme Beaubien. C’est ce qu’on appelle du sol plus petit que A, qui veut dire complètement exempt de contamination. C’est du sol d’excavation, de site non contaminé, sur lequel il y a des constructions.» «M. Poirier a eu un contrat avec une entreprise qui avait 60 000 tonnes de ce type de matière à disposer, poursuit-elle. C’est un gagnant-gagnant. Le monsieur a du sol plus petit que A et ça sert à préparer le terrain pour le remblayage, qui va commencer le printemps prochain.» Et le remblayage en question pourrait durer 6, 7 ou 8 ans, affirme-t-elle, ce qui donne pleinement le temps au promoteur, aux citoyens et à la Ville de s’entendre sur l’éventuel développement du site. «En fonction des besoins, ça peut prendre des formes diverses, mais c’est certain que M. Poirier veut faire un beau projet, écoresponsable et qui tend vers le développement durable, ajoute-t-elle. Il réfléchit même à la certification Lead, où beaucoup de matériaux seront récupérés.» M. Poirier a d’ailleurs rencontré le Collectif laprairien pour un développement responsable, le 5 novembre. «Luc Poirier nous a semblé être un entrepreneur créatif qui veut vraiment faire un bon projet. Un projet qui va se démarquer, innover et répondre aux besoins de la ville et aux désirs des citoyens. Il a réellement à cœur l’acceptabilité sociale et est prêt à rencontrer les citoyens. On voit une ouverture», a écrit le Collectif sur sa page Facebook, après la rencontre. Des citoyens inquiets La première consultation publique de la Ville de La Prairie dans le dossier, à laquelle participera M. Poirier, aura lieu le 28 janvier. Malgré tout, la salle du conseil municipal débordait lors de la séance du 4 novembre. Plusieurs dizaines de citoyens s’étaient déplacés afin de manifester leur inquiétude face aux travaux qui ont présentement lieu sur le terrain. «Prendre une injonction d’urgence pour faire stopper les travaux et demander au ministre de l’environnement qu’il approuve le règlement de contrôle intérimaire dans le but de lui donner préséance, pourquoi vous ne le faites pas?» s’est questionnée une citoyenne. «Quand ça vient du provincial et du fédéral, qu’il y a un règlement appliqué, qu’il y a une loi qui prédomine ou un décret, une ville ne parle pas tellement fort», lui a répondu le maire Donat Serres. Ce dernier a répété à maintes reprises que la consultation publique du 28 janvier aura assurément lieu. «Mettez-le dans vos calendriers, c’est très simple, a-t-il dit. On va vous dire l’endroit, ça va être publicisé. C’est là qu’on s’en va, on ne changera pas d’idée, tout le monde va être là et avoir le droit d’y participer.» Des visites d’Environnement Canada et Urgence environnement Marie Beaubien a indiqué au Journal qu’à la suite d’appels de Projet Carrière Vivante, Environnement Canada s’est rendu sur le site de l’ancienne briqueterie à deux reprises au cours des dernières semaines. Elle rapporte que l’organisation a déterminé qu’il y avait peu d’oiseaux migrateurs sur le site. Toutefois, dans le cas où ceux-ci allaient s’installer dans les flaques d’eau pendant la construction, il est interdit aux travailleurs de les déranger jusqu’à la migration, en novembre. Selon Mme Beaubien, Environnement Canada n’a également trouvé aucun poisson dans les plans d’eau. Les représentants de la faune ont toutefois observé des endroits qui pourraient être propices à une éventuelle nidification d'hirondelles de rivage. Ils ont donc recommandé d'adoucir les pentes de certaines buttes, parois et piles à proximité des travaux en cours afin de ne pas favoriser la nidification à proximité de ces lieux. Mme Beaubien révèle qu’Urgence environnement s’est également rendu sur le site et a déterminé qu’il n’y avait aucun milieu humide dans la carrière. «Il y a des milieux mouillés, dit-elle. L’eau est pompée. C’est normal que l’eau s’accumule à certains endroits.» Selon la porte-parole, Urgence environnement a aussi pris des échantillons des différentes matières sur le site. Les résultats ne sont pas encore connus.