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Menotté en pleine rue par la police qui croyait sa voiture volée

le vendredi 15 décembre 2017
Modifié à 13 h 46 min le 15 décembre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Un texte de Valérie Lessard Un citoyen de Léry s’est retrouvé les menottes aux poignets en plein boulevard D’Anjou à Châteauguay, le 30 novembre, car il était au volant d’une voiture rapportée volée. Le hic, c’est qu’il conduisait sa propre voiture, volée en septembre, mais retrouvée par la suite. Un élément que la police de Châteauguay ignorait. Robert Laberge roulait boulevard D’Anjou en direction du pont Arthur-Laberge vers 11h30. Par hasard, une voiture de police le suivait, et ce qu’il ne savait pas à ce moment, c'est qu'une voiture fantôme du service de police de Châteauguay roulait devant lui. Rapidement, plusieurs auto-patrouilles ont tenté de l’immobiliser dans la voie centrale du boulevard. «Ils m’ont ordonné via le haut-parleur du véhicule de sortir de ma voiture, de mettre les mains en l’air, raconte-t-il. En quelques minutes, j’avais quatre policiers avec leur fusil braqué dans ma direction.» Devant l’ampleur des manœuvres policières, le Léryverain était convaincu d’avoir commis un crime grave. «Je me disais que je devais avoir frappé un enfant sans m’en rendre compte et que j’avais fait un délit de fuite. J’étais convaincu que j’avais tué quelqu’un», confie-t-il. Une fois les menottes aux poignets, les policiers l’ont informé qu’il l’arrêtait parce qu’il conduisait un véhicule rapporté volé. «Je leur ai répondu: oui je me suis fait voler mon camion le 13 septembre et il a été retrouvé le 15 septembre», souligne-t-il. Le 13 septembre, il avait effectivement porté plainte à la police de Châteauguay pour le vol de son véhicule. La Sûreté du Québec l’a retrouvé à Valleyfield deux jours plus tard et a également arrêté les présumés responsables. Après vérifications, la police de Châteauguay l’a démenotté. «Je leur ai dit : à qui je fais la plainte? » Troublé par cet incident L’homme confie avoir été très ébranlé par cette erreur. «En arrivant chez moi, je tremblais. Pendant environ les 12 heures qui ont suivi, je n’étais aucunement fonctionnel», confie-t-il. Comble de malchance, sa mère passait sur le boulevard D’Anjou au moment où la scène s’est produite. M. Laberge souligne avoir eu peur pour sa réputation étant donné que l’arrestation a été faite aux yeux de tous. «Ce qui me préoccupait le plus, c’est que je travaille auprès des adolescents. Qu’est-ce que les parents vont penser s’ils me voient menotter avec plein d’autos de police?» dit-il. M. Laberge confirme que la police s’est excusée de son erreur. Il évalue présentement les recours qui s’offrent à lui. «Je souhaite vraiment que ça n’arrive plus jamais à personne», conclut-il. La police cherche d’où vient l’erreur Questionné sur cet événement du 30 novembre, la police de Châteauguay a confirmé qu’un homme avait été arrêté par erreur pour un véhicule rapporté volé. Quant à la façon dont l’homme a été arrêté, le sergent sociocommunautaire et relations médias de la police de Châteauguay Jean-Philippe Hurteau répond que « cette manière de procéder constitue la méthode habituelle d’intervention dans ce type de situation». Selon la police, «le véhicule en question avait été remis à son légitime propriétaire, mais il était toujours inscrit comme étant volé au Centre des renseignements policiers du Québec». Informée de la situation, la direction du service de police de Châteauguay a ouvert une enquête interne, mentionne M. Hurteau. «Cette enquête vise notamment à établir l’origine de l’erreur, à savoir s’il s’agit d’une erreur technologique ou humaine, et prendre les mesures nécessaires pour éviter qu’une telle situation se reproduise», explique-t-il. La police a rencontré Robert Laberge jeudi pour avoir sa version des faits. Selon M. Laberge, cette rencontre a été très positive. Le sergent Hurteau rappelle que tout citoyen se croyant lésé par le service de police peut s’adresser à la déontologie policière.