Société

«Mes pharmaciens sont mes anges gardiens» – Maryse Horte

le mercredi 17 avril 2019
Modifié à 8 h 33 min le 17 avril 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Le Reflet a récemment reçu une lettre d’une dame qui saluait le dévouement de son pharmacien et le remerciait pour son écoute. Touché par ce geste de reconnaissance plutôt inhabituel de nos jours, le Journal a réuni les deux protagonistes pour qu’ils puissent partager en personne leur gratitude. Cette réunion a donné lieu à un moment très émouvant. Étienne Beaulieu tient la feuille dans ses mains. «Je peux la lire?» demande le pharmacien à sa patiente, Maryse Horte, qui acquiesce. Le témoignage de la résidente de Candiac défile devant ses yeux. «Leur aide et leurs conseils sont d’une grande valeur pour moi […] Leur soutien et leurs compétences m’aident énormément. Je ne sais pas ce que je ferais sans eux […] Il existe du monde super important pour une personne malade et pour moi, c’est mon équipe de pharmaciens», a écrit en petites lettres attachées la dame de 75 ans. «C’est très touchant. Je suis sans mots, souffle le propriétaire de la pharmacie Uniprix à Candiac, après quelques minutes de silence. On nous remercie souvent, mais ce genre de témoignage, c’est rare!» Dialyse à la maison Depuis près d’un an, Mme Horte fait de la dialyse péritonéale à domicile, puisque ses reins ne fonctionnent plus. Elle a appris à utiliser l’appareil installé dans sa chambre à coucher, mais elle confie être parfois «un peu perdue» avec le fonctionnement. «Je panique. J’ai peur de me tromper avec les tuyaux parce que ça peut être fatal», dit-elle, en pointant les multiples tubes. La Candiacoise subit le traitement plusieurs fois durant la nuit. Diabétique et aux prises avec des problèmes de pression, elle doit prendre plusieurs médicaments. «Si Mme Horte a un pépin, elle nous appelle immédiatement. Elle tient un registre de son état de santé, alors c’est facile pour nous de lui faire des recommandations. Elle peut couper ses médicaments en deux ou les prendre au coucher plutôt qu’au lever, par exemple», explique le professionnel de Candiac. M.Beaulieu souligne que le rôle du pharmacien a changé au fil des ans. Il n’est plus celui qui ne fait que préparer les ordonnances, il est devenu en quelque sorte un service de première ligne. «Plusieurs personnes nous appellent en premier pour nous expliquer leurs symptômes, puis nous demandent s’ils doivent aller à l’hôpital. Nous faisons beaucoup de recommandations, par exemple. Je prône une approche personnalisée et humaine», explique-t-il. Une écoute précieuse La septuagénaire demeure avec sa fille. Elle avoue garder souvent ses craintes pour elle-même «pour ne pas la déranger». C’est dans cet esprit que Mme Horte est reconnaissante des conseils prodigués par ses pharmaciens, mais plus encore de l’écoute dont ils font preuve. Chaque fois qu’elle tente de commenter leur impact sur son quotidien, ses yeux s’embuent de larmes et ses lèvres tremblotent. «Quand la dialyse péritonéale ne fera plus d’effet, c’est direction le cimetière, laisse-t-elle tomber, la voix chevrotante. Il y a des jours où je me demande encore si ça en vaut la peine. Alors quand mon moral est au plus bas, j’appelle Étienne. Avoir quelqu’un qui vous écoute et qui vous guide, c’est précieux.» «On sera toujours là pour vous, Mme Horte», assure le jeune pharmacien en lui tenant la main.
«Nous, les aînés, ne savons pas toujours vers qui se tourner. Mes pharmaciens sont devenus mes points d’ancrage.» -Maryse Horte
[caption id="attachment_61474" align="alignleft" width="521"] Maryse Horte doit utiliser l’appareil pour la dialyse installé dans sa chambre.[/caption]