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Michel Lavoie, ex-maire de Saint-Rémi, plaide coupable

le mercredi 21 décembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 21 décembre 2016

L’ex-maire de Saint-Rémi Michel Lavoie a plaidé coupable à trois chefs d'accusation pour abus de confiance, le 21 décembre, au Palais de justice de Longueuil.

Au total, M. Lavoie faisait face à 22 chefs d'accusation. Il a été acquitté des autres charges qui pesaient contre lui.

L'entreprise Dorais Construction a aussi été reconnue coupable d'abus de confiance et condamnée à verser une amende de 50 000$ d’ici six mois.

M. Lavoie sera de retour en cour le 23 février afin de connaître sa sentence. Une suggestion commune des parties sera présentée au juge Marc Bisson, qui tranchera. La loi n'impose pas de peine minimale pour ce type de crime, mais prévoit une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement.

Dans la foulée de ce procès, Sébastien Lavoie, le fils de l'ancien maire, a été acquitté, de même Dominic Dorais, propriétaire de l'entreprise Dorais Construction, et l'ancienne conseillère municipale de Saint-Rémi, Louise Trudeau-Lefrançois.

Les chefs d'accusation

Dans l'exposé des faits qu'a reconnus M. Lavoie, il est dit que «la Compagnie construction Dorais est la propriété de Dominic Dorais, un partenaire d'affaires de Michel Lavoie dans la compagnie 9179-1129 Québec, vouée au développement immobilier».

Or, l’ex-maire aurait dû dévoiler ses intérêts d’affaires avec M. Dorais lorsqu’est venu le temps d’octroyer d'un contrat pour la construction d'une caserne de pompiers en 2008. Idem pour un changement de zonage en 2007 touchant un bâtiment situé 81, boul. Saint-Rémi, qui appartient à M. Dorais et dont une partie est louée par l'entreprise de M. Lavoie, Transport M. J.

Entre 2009 et 2013, M. Lavoie aurait aussi dû aviser le conseil municipal que son entreprise était située dans le secteur C1 visé par la réalisation d'un projet de réseau d'égout et d'aqueduc.

Pour sa part, la compagnie Dorais Construction a été avantagée parce qu’elle a été mandatée par le conseil municipal pour réaliser les plans et devis avant même que l'appel d'offres soit lancé pour la construction de la caserne. Il s'avère également que l'entreprise a pris part à plusieurs discussions informelles, notamment avec M. Lavoie, au préalable.

«La Ville de Saint-Rémi a donc été privée d'une saine compétition pour ce projet majeur d'une valeur de plus d'un million de dollars», peut-on lire dans l'exposé des faits reconnus par l'entreprise fautive.

Réaction de son avocat

Dans une entrevue accordée à TC Media à sa sortie de la cour, le procureur de M. Lavoie, Me Pierre Teasdale, affirme qu'il n'existe aucune preuve à l’effet que M. Lavoie s’est enrichi au cours de son règne à titre de maire.

«La preuve est muette là-dessus, dit-il. La preuve ne l'a pas révélé dans le rapport d'enquête ni dans l'enquête préliminaire.»

De plus, la municipalité n’a rien perdu sous ses mandats, malgré ses agissements, a-t-il ajouté.

Selon son avocat, le crime commis par M. Lavoie s'apparente à un conflit d'intérêts. Il y a eu un manque de transparence de la part de l’ex-maire, soutient-il.