Automobiles

Mitsubishi Eclipse Cross 2018 : au goût du jour

le mercredi 10 octobre 2018
Modifié à 9 h 00 min le 10 octobre 2018
Le Guide de l'Auto
Article par Michel Deslauriers

Lorsque je regarde la gamme de véhicules actuels de Mitsubishi, je ressens un brin de nostalgie en pensant à tous les merveilleux produits commercialisés par l’un des plus vieux constructeurs automobiles japonais. Des voitures performantes telles que la Mitsubishi Eclipse GSX des années 90, la berline Galant VR-4, la Mirage Turbo hatchback, le coupé sport 3000GT ainsi que la série de la Lancer Evolution faisaient étalage du talent de la marque en matière de turbocompression, de rouage intégral et d’autres prouesses technologiques.

Elles sont toutes disparues.

Aujourd’hui, les consommateurs nord-américains veulent des VUS au lieu de voitures sport, et l’on ne peut critiquer Mitsubishi de concentrer ses efforts sur ce type de véhicule pour notre marché. Toutefois, la reconnaissance de la marque implique toujours le mot-clé « Eclipse », ce qui explique probablement pourquoi son plus récent VUS s’appelle l’Eclipse Cross, cherchant à attirer à la fois une clientèle plus jeune et des couples plus âgés, dont les enfants ont quitté la maison familiale.

Le Mitsubishi Eclipse Cross 2018 ramène la turbocompression à la marque après le retrait de la Lancer Evolution. Cependant, c’est plus aux fins d’économie de carburant et de faibles émissions polluantes que de performances pures. Son quatre cylindres de 1,5 litre développe 152 chevaux ainsi qu’un couple de 184 livres-pied entre 2 000 et 3 500 tr/min. Oui, le moteur du Honda CR-V – également une cylindrée turbo de 1,5 litre – dispose de 38 chevaux de plus, mais au moins l’Eclipse Cross bénéficie d’un couple suffisant pour des décollages vifs.

En revanche, la boîte automatique à variation continue gomme un peu de fougue du moteur, et le rend quelque peu bruyant lors des accélérations à plein régime, lorsque l’on embarque sur l’autoroute, par exemple. En fait, c’est une caractéristique que l’on peut attribuer à la plupart des boîtes CVT sur le marché, alors on n’en tiendra pas rigueur ici. Toutefois, ne soyons pas émerveillés par le mode manuel et ses huit rapports préprogrammés, et surtout, les palettes en aluminium au volant qui semblent tirées tout droit de la Lancer Evo : ils ne rendent pas le VUS plus excitant à conduire.

Quant à la consommation d’essence, eh bien, elle pourrait être plus basse. Le Mitsubishi Eclipse Cross 2018 affiche des cotes ville/route/combinée de 9,6/8,6/9,3 L/100 km, qui ne peuvent rivaliser avec celles du CR-V (8,0 L/100 km combinée), du Chevrolet Equinox (8,9 L/100 km) et du Subaru Forester (8,2 L/100 km), entre autres. Le moteur de 1,5 litre, conçu par Mitsubishi tout juste avant de se joindre à l’alliance Renault-Nissan, ne peut même pas battre la cote mixte ville/route de 9,2 L/100 km du vieillissant Mitsubishi RVR. Lors de notre essai, nous avons observé une moyenne de 9,5 L/100 km.

S-AWC (Super All-Wheel Control) procure au Mitsubishi une excellente adhérence pour l’interminable saison hivernale. Ce rouage intégral peut contrôler la quantité de couple acheminée aux trains avant et arrière, mais aussi entre les roues arrière afin de maximiser la traction sur les surfaces glissantes et rehausser la dynamique de conduite du VUS. Chaque déclinaison est chaussée de roues de 18 pouces et profite des mêmes réglages de suspension et de direction, et l’on aimerait bien que le roulement de l’Eclipse Cross ne soit pas aussi ferme. Son comportement routier est loin d’être à couper le souffle, mais le véhicule n’est pas ennuyant à conduire non plus. Un détail intéressant : son diamètre de braquage de 10,6 mètres figure parmi les plus petits de son segment, signifiant qu’il est facile à stationner au centre commercial.

À l’intérieur de l’Eclipse Cross, on retrouve un mélange d’éléments familiers et de nouveautés. Le volant, les commandes de climatisation ainsi que les divers boutons et commutateurs sont partagés avec les autres produits Mitsubishi, mais l’écran multimédia tactile de sept pouces et l’interface à surface tactile sont nouveaux. Ladite surface tactile fonctionne pas mal de la même manière que celle dans les produits Lexus, et son utilisation s’avère tout aussi distrayante lorsque l’on conduit. Mitsubishi aurait dû copier l’interface de Mazda à la place. Au moins, l’intégration Apple CarPlay et Android Auto figure de série, mais Android ne peut être utilisé qu’à l’aide de l’écran tactile – la faute de Google, et non de Mitsubishi.

En général, on aime bien la finition et la présentation de l’habitacle. Les sièges de la livrée médiane SE arborent un motif moderne et des surpiqûres contrastantes procurent une apparence haut de gamme, mais l’absence de commandes électriques des vitres à monte/descente automatique fait le contraire. Il y a assez d’espace à l’arrière pour deux adultes, pourvu que l’on fasse attention de ne pas se cogner la tête en montant à bord. Il est tout de même possible d’asseoir trois personnes sur la banquette, pour des trajets courts.

À cause de ses dimensions, l’Eclipse Cross propose l’aire de chargement d’un VUS sous-compact avec un volume de 640 litres lorsque le siège arrière est en place, ou 1 385 litres avec les dossiers rabattus. C’est plus ou moins le même espace que dans le RVR, et beaucoup moins que dans un CR-V, un Equinox ou un Forester, par exemple. Si l’on a besoin d’espace, il y a l’Outlander.

Le prix de base du Mitsubishi Outlander est de 27 798 $ avant les frais de transport et de préparation. L’équipement de série comprend des sièges avant chauffants, un climatiseur automatique et le système multimédia mentionné plus tôt, mais c’est à peu près tout. La version SE à 29 998 $ est un meilleur achat, lui qui ajoute une surveillance des angles morts avec alerte de trafic transversal arrière, des rétroviseurs à rabattage électrique, un cache-bagages, un volant et un levier de vitesses gainés de cuir, des essuie-glaces à capteur de pluie et une clé intelligente. La version GT dispose d’un volant chauffant, de sièges arrière chauffants, d’un toit ouvrant panoramique, d’un régulateur de vitesse adaptatif, d’un avertisseur de précollision frontale, d’une sellerie en cuir et bien plus, pour la somme de 35 998 $.

En fin de compte, l’Eclipse Cross est un intéressant nouveau VUS. Il n’est pas le plus spacieux, le plus sportif, le moins énergivore, ni le plus confortable, et n’a rien en commun avec les anciennes voitures sport de la marque. Par contre, Mitsubishi se met simplement au goût du jour en offrant ce que les acheteurs demandent. Il se démarque au chapitre du design parmi les VUS compacts, ce qui n’est pas une mauvaise chose compte tenu du conservatisme général dans ce segment. De plus, il profite d’une excellente garantie.

Les véhicules Mitsubishi sont fiables parce que leurs composants ont été testés et améliorés au fil du temps, et malgré quelques nouvelles technologies introduites dans l’Eclipse Cross, il devrait s’avérer aussi durable. Pour ceux qui préfèrent conserver leur véhicule longtemps, il s’agit assurément d’un facteur à considérer.