Sports

Mondiaux junior d’haltérophilie : la joie pour l’un, la déception pour l’autre

le jeudi 26 juillet 2018
Modifié à 9 h 39 min le 26 juillet 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Pour la première fois en 30 ans, le Club d’haltérophilie Gros-Bill à La Prairie a envoyé deux athlètes aux Mondiaux junior en Ouzbékistan, le 10 juillet. Même si les deux représentants ont vécu des expériences complètement différentes, ils demeurent marqués par leur participation à cette prestigieuse compétition. Les Candiacois Samuel Guertin et Enzo-Gabriel Dias évoluaient tous deux dans la catégorie des 77 kg. Pendant que le premier a vu ses Mondiaux prendre fin abruptement après s’être blessé durant un essai, le second a obtenu le meilleur résultat de sa carrière en battant son record personnel. «Je me sentais en pleine forme durant l’échauffement. Les barres étaient tellement faciles à lever. Je sentais que j’allais faire la compétition de ma vie, raconte le jeune homme de 20 ans. J’ai visualisé des centaines de fois ma participation aux Mondiaux. J’avais l’impression d’avoir déjà levé ces charges-là tellement je l’avais visualisé dans ma tête.» L’athlète du Club Gros-Bill a réussi ses six essais pour un total de 268 kg, soit 6 kg de plus que sa meilleure marque. Il a terminé la compétition au 11e rang. «Je suis content parce que je ne me suis pas laissé impressionné par l’ampleur de l’événement et des installations, poursuit-il. Ma carrière junior a pris fin aux Mondiaux et je ne pouvais la conclure d’une meilleure façon.» Blessure Alors qu’Enzo-Gabriel Dias célébrait, son compatriote Samuel Guertin vivait une amère déception. Son bras droit a plié dans le mauvais sens lors de son 3e essai à l’arraché. «J’avais déjà eu un peu mal au coude dans le passé, mais ça passait toujours, explique Samuel Guertin. Cette fois, j’ai entendu mon bras faire crac. J’ai eu peur. Un médecin m’a examiné et m’a dit que ma blessure allait empirer si je continuais.» «Dans ma tête, c’était clair qu’il n’allait pas participer à l’épaulé-jeté», ajoute son entraîneur Jocelyn Bilodeau, qui était sur place. Une imagerie par résonnance magnétique permettra de déterminer la nature de sa blessure. L’adolescent de 17 ans ne cache pas sa déception, d’autant plus qu’il avait connu un début de compétition fulgurant. «Je rate habituellement mes premiers essais parce que je suis nerveux, mais là j’ai réussi mes deux premiers. J’étais dans un bon état d’esprit. Le résultat est décevant parce que je me sentais au sommet de ma forme», explique-t-il. Il a terminé au 13e rang à l’arraché. Ce n’est que partie remise, puisque le Candiacois est éligible aux Mondiaux junior pour deux autres années. Un entraîneur déchiré En coulisses, l’entraîneur Jocelyn Bilodeau avait lui aussi des sentiments partagés. «C’était difficile jusqu’à présent pour l’équipe canadienne aux Mondiaux et les deux gars étaient impeccables. Après la blessure de Sam, je me sentais déchiré. L’un s’était retiré, alors que l’autre était en feu», raconte-t-il. Dopage En l’absence de la Russie, de la Chine et de plusieurs autres pays pour dopage, le club de La Prairie est heureux d’avoir brillé au sein de la délégation canadienne. «À armes égales, nous pouvons rivaliser avec les meilleurs au monde», souligne Jocelyn Bilodeau. «Nous sommes fiers de dire qu’on n’a pas pris de pilules magiques pour se rendre ici. Je mérite d’être là à 100% parce qu’on travaille fort», conclut Samuel Guertin.
«Les gars avaient réussi leurs cinq premiers essais, je capotais!» -Jocelyn Bilodeau