Musée d’archéologie du Roussillon : un passé à découvrir

Je me confesse. C’est avec une certaine appréhension que j’allais au Musée d’archéologie du Roussillon à La Prairie. Accompagné de ma fille de 10 ans, je me demandais si elle n’allait pas s’endormir dans ces lieux où la pénombre domine. Bien au contraire!

Ce qui m’a surpris lorsque je suis rentré dans cette institution, c’est d’être «pris en charge» par un des membres du personnel. Non, je n’ai pas été laissé à moi-même devant la multitude d’artéfacts qui s'y trouvent.

«Nous offrons des visites personnalisées. C’est ce qui nous distingue des gros musées. Aussitôt que des gens arrivent, nous les accompagnons», explique mon guide, Frédéric Hottin, archéologue.

Pendant que ce dernier me suivait dans ma découverte des lieux, une autre guide s’occupait de ma fille lui proposant de participer à une simulation de fouille archéologique. Munie d’une truelle, elle devait trouver divers objets dans un bac à sable conçu à cet effet et les classer par la suite par ordre chronologique.

J’appréhendais qu’elle trouve ça ennuyeux. «Tu ne vas pas me faire fouiller dans du sable avec une pelle?», m’avait-elle lancé avant notre départ sur un ton exaspéré.  Sa réaction était toute autre après notre visite.

«C’était comme si je participais à une chasse au trésor», m'a-t-elle lancé sur un ton emballé.

Elle était complètement absorbée par cette activité. J’avais cessé d’exister à ses yeux. Cela m’a permis de jouer aux touristes en toute quiétude.  

Sur une table, j’ai aperçu pêle-mêle des reproductions grandeur nature des différents objets utilitaires employés par les Premières Nations.  Parmi ces items se trouve une javeline à propulseur, l'ancêtre de l’arc. Il s’agit d’une longue flèche qu’on projette à l’aide d’un bâton semblable à une fronde. Toutefois, le mouvement qu’on doit exécuter pour lancer cette flèche est similaire à celui que fait un joueur de baseball.   

«Cette arme pouvait tuer des mammouths. Les gens - petits et grands - adorent manipuler ces objets», précise M. Hottin.

Pendant un court instant, je m’imaginais muni d’une javeline affrontant un mammouth en colère. J’en frissonnais.

Précieux

Mes yeux ne savaient plus où s’arrêter devant les quelque 400 artéfacts qui sont en montre. C’est avec fierté que mon guide me parlait des lames en pierre découvertes à La Prairie aux débuts des années 2000 par une équipe de chercheurs de l’Université Laval. Elles auraient été façonnées il y a environ 1000 ans.

«Qu’on retrouve autant de belles pièces taillées est rare. Il semble que ces lames, sans doute destinées à des couteaux, n’ont pas été terminées.  Peut-être qu'elles étaient employées lors de cérémonies», poursuit l’archéologue.

Plus loin, j’ai lorgné les «pieux de La Prairie», des troncs d’arbres (du frêne et des épinettes notamment) utilisés en guise de palissade.  La Prairie était à l’origine un fort, ne l'oublions pas. Si leur aspect n’est pas des plus beaux, il était tout de même étonnant de voir que ces morceaux de bois ont su traverser le temps.

Une partie du musée est dédiée aux expositions temporaires. Celle en cours, intitulée Traces, est consacrée au patrimoine photographique du milieu. Il y a toujours quelque chose d’émouvant à regarder ces images en noir et blanc provenant du passé.

En quittant le musée, ma fille m’a fait une triste mine. Elle voulait poursuivre ses investigations d’archéologue en herbe. Aurais-je suscité une vocation chez elle? L’avenir me le dira!

Musée d’archéologie du Roussillon

Adresse: 214, rue Saint-Ignace, La Prairie

Horaire jusqu’au 30 août: mardi au dimanche, de 10h à 17h30.

Coût: Adulte: 6$

Enfant de 5 ans et moins: gratuit.

Enfant de 6 à 17 ans et aîné de 65 ans et plus: 5$.

Famille: 15$ (Deux adultes et trois enfants).

Les prix indiqués n'incluent pas les taxes.

Pour connaître les activités et la programmation du musée, on doit consulter leur site (www.archeoroussillon.ca) ou leur page Facebook.

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