Culture

Un nouveau roman pour Karoline Georges

le mercredi 25 octobre 2017
Modifié à 14 h 48 min le 25 octobre 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Une femme vivant par procuration à travers son avatar numérique voit son univers basculer lorsqu’elle doit renouer avec sa mère condamnée par la maladie. Tel est le propos du dernier roman d’anticipation de l’écrivaine et artiste en arts visuels Karoline Georges, De synthèse, publié aux éditions Alto.   «En 2004, je venais de terminer d’écrire mon 2e roman, Ataraxie. Le personnage féminin de cette comédie noire subissait une séance de torture capillaire dans un salon de coiffure. Elle était complètement obsédée par son image. Le thème de la femme-image m’est restée par la suite», relate la romancière qui a passé sa jeunesse à Saint-Constant. La narratrice de cette histoire doit faire face à la maladie qui ronge le corps de sa mère. «Mon personnage vivait complètement hors de la réalité et se retrouve soudainement connecté de manière radicale à la vraie vie par l'entremise de sa mère», poursuit l’auteure.
«Je suis interpellée par tout ce qui transforme le devenir des individus.» - Karoline Georges, écrivaine
Mme Georges souligne que sa narratrice est une enfant de la télévision qui a grandi dans les années 1970. «Elle fait partie de la génération qui a été plantée devant la télévision, dit-elle. Elle vénère les images et veut en devenir une. C’est pour ça qu’elle sera mannequin et qu’à sa retraite elle décidera de poursuivre sa quête de beauté en se créant un avatar numérique en ligne.» L'histoire de De synthèse se déroule au Québec et en France dans un futur proche, soit une dizaine d’années par rapport au moment présent.   Quand la réalité rattrape la fiction. Alors qu’elle débute en 2013 l’écriture de son roman, la mère de Karoline Georges tombe malade. «J’ai dû arrêter l’écriture du texte pendant un an en raison de la maladie de ma mère. C’était la première fois que je faisais l’expérience de la maladie et de la mort. Je lisais certains passages et je me mettais à pleurer, car il y avait une charge émotionnelle trop forte que je ne suis pas habituée à travailler», explique l’auteure de Saint-Hyacinthe. «Ce n'est toutefois pas une autofiction, même si ce que j'ai vécu m'a inspirée. Je n’ai pas été mannequin! enchaîne-t-elle en riant. Par contre, je connais bien l’univers des avatars, car comme artiste j’utilise beaucoup la modélisation 3D pour mon travail.» Présentement, elle travaille sur un autre projet d’écriture d’anticipation qui abordera l’avenir de l’humanité autour de l’utilisation du nucléaire.   [caption id="attachment_34560" align="aligncenter" width="521"] Karoline Georges[/caption]   Publié chez Gallimard La notoriété de Karoline Georges sur le plan littéraire a traversé l’océan. La maison d’édition Gallimard à Paris a décidé d’ajouter son 3e roman Sous béton dans sa collection Folio SF (science-fiction) pour 2018. Le livre, paru en 2011 aux éditions Alto, raconte l’univers clos d’un personnage vivant au 5969e étage dans une cité sans ouverture sur le monde extérieur. «C’est une sensation tellement nouvelle et inédite que je ne sais pas comment réagir. Je m’ouvre à un public beaucoup plus vaste, puisque c’est toute la francophonie qui aura accès à ce livre avec la collection Folio SF», réagit Karoline Georges.   Bibliographie de Karoline Georges Romans: De synthèse, 2017; Sous béton, 2011 ; Ataraxie, 2004; La Mue de l’hermaphrodite, 2001.   Recueil de nouvelles: Variations endogènes, 2014.   Poésie: (l’individualiste), 2006.   Littérature jeunesse: L’itinérante qui venait du Nord, 2003.  

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