Opinion

OPINION - À propos du 1 000 $ aux voyageurs

le mercredi 06 janvier 2021
Modifié à 9 h 16 min le 07 janvier 2021

Cher Mr Trudeau, premier ministre du Canada, Je ne sais pas à quel point mon message aura une portée ou saura vous interpeller mais je me lance! Mes parents m’ont transmis de bonnes valeurs, des valeurs importantes, des valeurs solides, des valeurs tel que le respect, la droiture, la compassion, le sens de justice, l’implication, l’humanisme, la solidarité, ainsi que le droit à ses opinions, à y croire et à les faire valoir. Je n’ai certes pas le même parcours scolaire que vous, je n’ai pas vécu les mêmes expériences, je n’ai pas vos qualifications, je ne voudrais pas être à votre place, présentement, pour tout l’or du monde, mais je suis capable de penser, de raisonner, d’échanger, d’écouter attentivement, de me remettre en question sur des réflexions et d’avoir une conversation soutenue sur des sujets controversés. Où est-ce que je veux en venir exactement? Mon objectif n’est pas de vous pointer du doigt, ni de m’en prendre à vous personnellement et loin de moi de vous manquer de respect. Tout ce que je veux, c'est comprendre! Comprendre comment vous résonnez, comment vous vous positionnez, entre autres, sur la situation que nous vivons, comment vous prenez vos décisions et comment vous faites pour bien vivre avec ces choix? Sérieusement, je me demande très sincèrement, où est le Justin Trudeau de 2015? Celui qui a travaillé de près avec son équipe afin ''d’élaborer un plan pour créer des emplois, faire croître l’économie, protéger l’environnement et renforcer la classe moyenne.'' Celui sous qui la plateforme libérale a mis l’accent sur la création d’opportunités économiques égales pour tous, le respect et la promotion de la liberté et de la diversité, ainsi que la création d’un gouvernement plus démocratique, qui représente le plus fidèlement les Canadiens. En fait, je ne ressens plus cela et je sais que je ne suis pas la seule. Le 3 janvier dernier, j’ai eu l’impression, comme bien d’autres, que votre gouvernement ne représentait pas la majorité des Canadiens. J’ai eu comme un goût amer, comme un sentiment de trahison, comme si votre gouvernement avait décidé de séparer les Canadiens (les plus aisés, les plus rebelles, les plus je pense à mon nombril) d’un côté et (les classes moyennes, les plus dociles, les plus humains) de l’autre. Savez-vous quoi? Et bien, je ne suis pas la seule comme ça! Juste dans mon réseau, ce sont des centaines de personnes qui vivent des situations similaires à différents degrés et qui continuent de carburer avec une petite lueur d’espoir. L’espoir d’un gouvernement canadien uni et solidaire. Vous leur avez arrachez avec votre dernière décision d’offrir sur un beau plateau d’argent, un petit 1000$ aux voyageurs! Il semble que je suis jalouse selon les dires de l’un et mouton selon les dires des autres. Moi, je suis du genre à écouter pratiquement tout, donc d’écouter à la lettre les consignes données, à les respecter et les appliquer. Que s’est-il passé? Même certains personnes d’influence ont voyagé pour le plaisir, pendant ces deux semaines, malgré les consignes claires de François Legault, notre premier ministre du Québec et son gouvernement. Mais dans quel monde sommes-nous? Si ce n’est pas de l’individualisme, je me demande ce que s’est? Honnêtement, pensez-vous que je n'ai pas eu le goût de faire à ma tête depuis le début? Ne croyez-vous pas qu’il aurait été plus agréable d’agrémenter mon Noël et mon Nouvel An avec des membres de la famille et des amis? Ne savez-vous pas qu’au niveau des services essentiels, plusieurs n’ont même pas eu le droit à des vacances annuelles en 2020? Qu’il y a un manque flagrant de personnel à différents niveaux essentiels? Que plusieurs tombent au combat? Sérieusement, l’objectif était d’empêcher les voyageurs à retourner au travail et donc de se mettre en isolement? C’est vraiment drôle parce que nous sommes une grosse gang à ne pas l’avoir compris comme cela! Avec tout mon respect, Mr le premier ministre, je vous suggère fortement de continuer à « brainstormer » avec nos anciens et à trouver des solutions rassembleuses. Et de grâce, cessez de nous diviser, cessez de nous donner d’un côté pour venir le chercher de l’autre bord! Soyez constant! Soyez juste et égal! Soyez l’homme vers qui la majorité des Canadiens auraient envie de se coller! Sur ce, je vous souhaite malgré tout, une année 2021 en santé, remplie de nouveaux défis, de solidarité, de sagesse et d’empathie. Nancy Pouliot Saint-Philippe