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Parcs canins : La Prairie mise en demeure par des citoyens

le vendredi 11 septembre 2020
Modifié à 14 h 32 min le 11 septembre 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La démarche citoyenne en opposition aux parcs canins qu’a commencés à construire la Ville de La Prairie dans les secteurs du Grand Boisé et de La Clairière se poursuit. Six résidents ont envoyé une mise en demeure à la Ville afin qu’elle cesse tous les travaux liés à l’aménagement des parcs. «Les citoyens concernés par cette décision, dont nos clients, n’ont jamais été informés des intentions de la Ville quant à la mise en place de ces deux nouveaux parcs canins», écrit la firme d’avocats Therrien Lavoie dans le document obtenu par Le Reflet. Cette dernière mentionne également l’absence de réponse aux demandes d’accès à l’information formulées par leurs clients à la Ville. «D’emblée, il nous apparaît que le processus décisionnel de la Ville dans le cadre de ce dossier est entaché d’un vice et qu’il ne peut de ce fait être qualifié d’exercice démocratique», peut-on lire. «En plus de ces considérations démocratiques, il est clair que l’implantation des parcs canins sur ces deux sites est susceptible d’entraîner des nuisances pour les citoyens vu leur proximité des résidences, dont certaines sont situées entre cinq et quinze mètres des sites», ajoute-t-on. Les avocats y mentionnent également le stress, les jappements, les cris et l’agressivité qui seront provoqués par la présence de plusieurs chiens dans un même enclos. «Cela étant, il est clair que les dispositions de l’article 976 du Code civil du Québec relativement aux troubles normaux du voisinage sera transgressé, de même que le droit de nos clients de jouir paisiblement de leur résidence, en contravention de l’article 6 de la Charte des droits et libertés de la personne», indiquent les avocats. Elle met donc en demeure la Ville de cesser tous les travaux liés à l’aménagement des parcs, de retirer les clôtures déjà installées et de suspendre l’adoption du règlement jusqu’à ce que des discussions soient tenues avec les citoyens. Le Reflet a demandé à la Ville de La Prairie de se prononcer sur la mise en demeure et attend toujours un retour. Pétition La pétition contestant la construction des deux parcs qui circule depuis deux semaines a recueilli 500 signatures et a été déposée au greffe de la Ville, le 8 septembre. Une autre pétition en ligne en a quant à elle cumulé plus de 200. «La Ville de La Prairie compte environ 25 000 habitants et a un parc canin. Une des seules villes à proximité de La Prairie qui compte plus d’un parc canin est la Ville de Longueuil. Elle a un ratio d’un parc canin pour 62 335 habitants», font valoir les signataires. La Ville a procédé à la présentation et au dépôt d’un projet de règlement en lien avec le dossier ainsi qu’à l’adoption d’un avis de motion, lors de la séance du conseil du 8 septembre. Un conseiller se prononce Le conseiller Denis Girard, qui a récemment quitté le parti du maire afin de siéger comme indépendant, a d’ailleurs proposé d’ajouter un point à l’ordre du jour suggérant l’arrêt des travaux et le démantèlement du parc à chien situé dans le Grand Boisé, un secteur sous sa juridiction. Puisqu’il n’a reçu aucun appui de la part des autres conseillers, sa demande a été refusée. Il s’est toutefois exprimé lors de la période d’intervention des membres du conseil. «J’ai entendu vos arguments et pris la décision d’annoncer publiquement ma position sur l’emplacement du parc à chien entre les rues Denise-Lemaître et Pierre-Falcon. Je fais maintenant appel à votre patience. Je connais personnellement chacun des membres du conseil municipal et je peux vous assurer que ces gens ont le cœur à la bonne place. J’ai également la certitude qu’ils vous écoutent», a-t-il assuré. «Si vous décidez de poursuivre vos moyens de pression, je crois qu’il est important de continuer de le faire par des canaux pacifiques que vous utilisez déjà», ajoute-t-il. Le maire Donat Serres a également répondu à certaines questions à ce sujet. «La Ville doit répondre, en termes de services de loisirs, à tous les citoyens sans discrimination, même aux propriétaires de chiens, a-t-il dit. Les nouveaux aménagements n’occasionnent aucune coupe d’arbres, ni retrait des équipements de parcs. Le parc à chien n’occupe que 23% de l’espace vert. Comme dans tous les parcs de quartiers de la ville, nous allons continuer de veiller à la quiétude des résidents.»