Culture

Une peintre puise son inspiration en Tunisie

le mercredi 26 septembre 2018
Modifié à 8 h 57 min le 26 septembre 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Janick Ericksen a eu un coup de foudre pour la Tunisie. Un pays où la luminosité du ciel met en valeur les palettes de rose des étendues de sable et de pierres. «Vers 16h, c’est un moment magique. La chaleur tombe et il y a ces couleurs. Je croyais que le désert ne me dirait rien, mais tant que tu ne l’as pas vu, tu n’as pas vu grand-chose», souligne la peintre de Saint-Constant visiblement touchée. À deux reprises, elle a participé au Festival des arts plastiques de Monastir en Tunisie. Lors de son premier voyage d’une vingtaine de jours en septembre 2017, Janick Ericksen a remporté la 3e place parmi les 90 participants. Grâce à cet honneur, une de ses toiles figure dans la collection permanente du tout nouveau Musée Mohsen Guettari qui a ouvert ses portes en 2018.  
«Quand c’est la pleine lune dans le désert et qu’on voit les cristaux de sel qui brillent sur le sol, on dirait des étoiles qui sont tombées.» - Janick Ericksen, peintre  
«Il n’y a pas d’événement similaire ici. Tu es invitée et les frais sont vraiment minimes. Tu te ramasses avec des artistes d’arts visuels de partout: d’Irak, d’Algérie, d’Europe. Les organisateurs te fournissent les toiles. Tu amènes tes pinceaux et ta peinture. La thématique était consacrée aux scènes tunisiennes. J’ai réalisé cinq ou six toiles que j’ai laissées là-bas», explique Mme Ericksen. Ville côtière du Sahel de 104 000 habitants, Monastir a su séduire la Constantine par l’accueil chaleureux de ses habitants. «C’est une ville magnifique avec la mer et le mélange des cultures, mentionne la principale concernée. Les gens parlent français. La notion du temps n’est pas pareille.»   [caption id="attachment_48958" align="aligncenter" width="521"] L’artiste-peintre Janick Ericksen. (Photo: Le Reflet - David Penven)[/caption]   Long séjour Cet engouement de la Tunisie qui habite Janick Ericksen s’est manifesté par un séjour récent d’un peu plus de quatre mois, de février à juin. C’est en tant qu’invitée d’honneur du même festival qui se déroulait cette fois-ci en juin, qu’elle s’est rendue. «Je suis arrivé plus tôt, car je sentais que j’avais autre chose à aller chercher à travers ce coup de foudre pour la Tunisie», affirme-t-elle. Mme Ericksen a profité de son voyage pour vivre avec les habitants des villes en séjournant parmi eux et participant aux tâches quotidiennes. Elle a aussi pris part à d’autres événements culturels, tout en continuant de peindre plus d’une centaine d’œuvres. «J’avais des portes qui s’ouvraient pour exposer notamment en solo à Sidi Bou Saïd, une ville magnifique avec ses demeures blanches et bleues. J’ai également participé au Festival des arts de la Méditerranée qui avait lieu dans la même ville», mentionne la principale intéressée. Inspirée par ses voyages en Tunisie, Janick Ericksen voudrait inviter des artistes d’ailleurs à venir échanger avec ceux d’ici en 2020. Elle désire mettre sur pied cet événement à Coaticook, une ville où elle expose à la bibliothèque Françoise-Maurice du 2 octobre au 23 décembre. L’artiste présente en solo des dessins qu’elle a réalisés en Tunisie dans une exposition qui s’intitule La ligne comme langage. Le vernissage aura lieu le 17 octobre à 17h.   Briser les idées préconçues Janick Ericksen avoue en toute franchise que cette rencontre avec les Tunisiens a fait voler en éclat quelques idées préconçues qu’elle avait. «Je m’attendais à voir beaucoup de femmes voilées, ce qui n’était pas le cas. Elles sont émancipées. C’est elles qui ont déclenché le printemps arabe. Ce sont des femmes de caractère», souligne l’artiste. «Ça faisait quatre ou cinq ans qu’on m’invitait à soumettre mon dossier à Monastir, mais ça me faisait peur. Et puis, j’ai décidé que je voulais ne plus avoir peur de rien», poursuit la résidente de Saint-Constant. En côtoyant des participants d’autres cultures, la peintre ajoute qu’elle a davantage élargi ses horizons.   D’autres créateurs étaient du voyage Des artistes de la région ont aussi participé au Festival des arts plastiques de Monastir, du 18 au 28 juin, dont Claudette Poirier (peintre et poète) de Delson, Raymond Routhier (peintre) et sa conjointe Sylvie Jalbert (dessinatrice) de Saint-Philippe.

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