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Pommes dans l'île Saint-Bernard : les fruits d'une guerre biologique

le vendredi 18 septembre 2020
Modifié à 11 h 12 min le 17 septembre 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

https://www.dailymotion.com/video/x7w1v0a Des centaines de pommes belles à croquer rougissent en cette fin d’été dans le verger de l’île Saint-Bernard à Châteauguay. Le public pourra commencer à les cueillir à compter du 19 septembre. Ce plaisir particulier au Québec ne pourrait se savourer sans le travail assidu de Michel Chagnon, Jean Vallée et l’agronome Yveline Martin. Livrés à eux-mêmes, les pommiers offrent des fruits souvent piqués des vers. Le trio livre une guerre qui s’échelonne sur presque toute l’année aux ennemis de la pomme. Une guerre biologique. « Tout est biologique. On a la certification Écocert Canada », souligne M. Chagnon. [caption id="attachment_90134" align="alignnone" width="2560"] Michel Chagnon[/caption] Ses racines dans le verger sont profondes. Il s’en occupe depuis 45 ans. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père en prenaient soin avant lui. Il veille aux arrosages contre les nuisances et à la taille des pommiers. Jean Vallée suit aussi les traces de son père, qui l’a précédé dans l’île. Il s’occupe du dépistage des insectes et de la maladie de même que de la taille des pommiers au printemps.

« S’il y a un arrosage à faire le samedi soir à 10h, je viens à 10h. Si on le fait le lundi, on va manquer notre coup. » - Michel Chagnon
Les ennemis Le carpocapse, un papillon dont la larve se développe dans les fruits, figure parmi les ennemis à combattre avec le charançon. « Cette année, c’est le charançon avec lequel on avait de la difficulté mais on l’a quand même bien contrôlé, fait part Michel Chagnon. Il y a aussi le scarabée japonais. On a aussi réussi à bien le contrôler avec des pièges installés tout le tour. » « Ils sont de plus en plus nombreux à chaque année », souligne Jean Vallée. [caption id="attachment_90135" align="alignnone" width="2560"] Jean Vallée[/caption]   Recette du succès Un peu à l’image de la lutte à la COVID-19, la bonne santé du verger résulte du dépistage précoce et de réactions rapides. « On suit ce que l’agronome demande. On ne retarde jamais les arrosages, assure Michel Chagnon. S’il y a un arrosage à faire le samedi soir à 10h, je viens à 10h. Si on le fait le lundi, on va manquer notre coup. Quand il y a une éclosion d’insectes, il faut que je la traite. La même chose pour la tavelure. C’est un champignon qui est par terre, qui va monter dans les airs par les spores, qui vont attaquer les pommes et les feuilles. Quand c’est le temps, il ne faut pas le manquer. » [caption id="attachment_90136" align="alignnone" width="2560"] Piège pour scarabée japonais[/caption]   Impacts de la météo Les canicules et la sécheresse du mois de juillet ont affecté la récolte. « On a perdu un peu de pommes à cause de la chaleur. L’arbre, pour se protéger, va laisser tomber des pommes pour garder la sève pour lui. On n’a pas d’irrigation alors on s’en est quand même bien tiré », détaille Michel Chagnon. « Et on a eu un peu plus d’insectes à cause de la chaleur. On est capable de contrôler assez bien avec les pièges qu’on installe », renchérit son acolyte. « Ça demande un suivi très serré de sa part (Jean Vallée). Il n’y a pas d’erreur à faire sinon on va perdre le contrôle », observe M. Chagnon. Les efforts ont somme toute porté… fruit. « Le temps plus clément d’août et septembre aura permis aux fruits encore accrochés aux arbres de grossir. Donc, les pommes seront moins nombreuses, mais de belle qualité! fait part Marie-Hélène Dorais, porte-parole d’Héritage Saint-Bernard. En fait, le rendement du verger est évalué à 79 % de qualité cette année, ce qui est très bien. Nous aurions un 10% de fruits atteints par de la grêle tombée plus tôt cet été (les fruits atteints sont un peu moins beaux). N’eut été de cet épisode, notre verger en serait à un rendement de 90%, ce qui est excellent. » Autocueillette Les intéressés pourront cueillir les pommes dans le verger sept jours par semaine, entre 9h et 17h, à compter du samedi 19 septembre. Les visiteurs devront suivre les mesures mises en place en raison de la pandémie. Seuls les sacs fournis par Héritage Saint-Bernard sont acceptés. Les prix varient selon le poids. Considérant la popularité de l’île les fins de semaine et le stationnement limité sur le site et dans les environs, l’organisme suggère de profiter de l’achalandage moindre les jours de semaine et tôt le week-end. Le verger 1080 pommiers 20 variétés de pommes