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Positive et active face à son cancer

le mercredi 31 mars 2021
Modifié à 15 h 18 min le 30 mars 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Dominique Trudel ne compte plus le nombre de tumeurs qui sont apparues dans son corps dans les trois dernières années. À la veille d’entamer un traitement expérimental, la femme de Saint-Constant se tient occupée en continuant à travailler et se concentre sur le positif, au point où ceux qui la rencontrent ne se doutent pas qu’elle combat quotidiennement un cancer. À l’été 2018, Mme Trudel a ressenti les premiers symptômes, dont la perte d’équilibre. Elle a perdu l’ouïe à l’oreille gauche et son visage a été paralysé du même côté. Une imagerie de résonnance magnétique (IRM) a révélé une première tumeur au cerveau en janvier 2019. Les médecins ont toutefois cru longtemps qu’il s’agissait d’une labyrinthite. Le diagnostic officiel d’hémangiopéricytome – une tumeur maligne vasculaire rare qui s’attaque aux tissus mous – est tombé après la première opération de Mme Trudel, en juin, la même année. «Ils ont enlevé environ 80% de la tumeur, puis ont traité le résidu avec 30 traitements de radiothérapie», explique la mère monoparentale de deux enfants âgés de 6 et 12 ans. Elle ajoute qu’elle l’a «quand même bien pris» malgré des hauts et des bas, puisqu’à ce moment, c’était une seule tumeur. En mars 2020, d’autres masses cancéreuses sont toutefois apparues à sa colonne vertébrale. «Ils m’ont opérée à nouveau pour enlever la plus grosse, suivi de cinq traitements de radiothérapie. Après la colonne, j’en ai eu au bassin, à la hanche et aux côtes à gauche et là, j’attends des résultats, mais je soupçonne que j’en ai à la mâchoire. Je connais bien mon corps», confie-t-elle, ne cachant pas que la pandémie a ajouté de l’inquiétude aux procédures depuis. Mme Trudel ne peut chiffrer précisément le nombre de tumeurs, mais elle l’évalue à «une bonne dizaine». Active La femme de 43 ans  travaille toujours dans le domaine de l’entretien ménager. Elle est également bénévole à la bibliothèque de l’école Piché-Dufrost à Saint-Constant à temps partiel. «C’est très physique, mais j’en ai besoin, partage-t-elle. Je dis souvent à mes clients que pendant que je travaille, je ne pense pas à mes petits bobos.» Après chaque opération, elle recommençait à travailler rapidement, puisque son corps le lui permettait. À un seul moment, elle a été en convalescence durant trois mois. Lors de traitements de radiothérapie, elle travaillait, mais plus modérément.
«Je surprends tout le monde avec mon énergie! Les gens qui me voient ne pourraient jamais savoir que j’ai un cancer.» -Dominique Trudel
Pour Mme Trudel, rester active et, surtout positive, est également une forme de contrôle sur la maladie. Elle se considère chanceuse de vivre ce moment à son âge alors qu’elle est en forme, plutôt qu’à 80 ans, dit-elle. [caption id="attachment_106263" align="alignleft" width="453"] Photo: Le Reflet - Denis Germain[/caption] À la maison, avec ses enfants, la mère s’assure que ce ne soit pas difficile. «Ils savent que j’ai un cancer et que je me bats contre, mais ça ne prend pas toute la place. Je ne veux pas les brimer et ils continuent à aller à l’école même si j’aurais pu les retirer pour ne prendre aucun risque», soutient-elle. Plan de recherche Le 6 avril, Mme Trudel entamera un plan de recherche combiné à de la chimiothérapie, qui consiste à «endormir les récidives métastatiques». «C’est deux médicaments, dont un fournit par les États-Unis, qui est déjà utilisé là-bas pour traiter d’autres types de cancer avec de la chimiothérapie palliative par intraveineuse aux trois semaines», détaille-t-elle. Le plan de recherche s’étendra sur 5 mois. La fréquence des traitements chaque semaine varie. Pour Mme Trudel, la recherche est d’une grande importance. Elle espère que partager son histoire peut permettre de la faire avancer. Collecte de fonds Une amie de Mme Trudel, Karine Garceau, a lancé une collecte de fonds pour la soutenir. Le montant amassé n’est pas pour les traitements, mais plutôt pour qu’elle puisse se concentrer sur l’essentiel, soit sa bataille contre le cancer. Au moment d’écrire ces lignes, près de 4 000$ sur un objectif de 15 000$ ont été cumulés. «C’était une surprise. C’est touchant. On m’offre tellement d’aide que je ne suis pas portée à en demander plus», confie-t-elle. Mme Trudel se sent choyée. Sa famille, des amis et des proches, ainsi que d’anciens collègues «et même des inconnus» sont là pour elle.