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Recyclage illégal sur un site agricole : Saint-Constant veut s’entendre avec Mélimax

le vendredi 15 mars 2019
Modifié à 15 h 30 min le 15 mars 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

La Ville de Saint-Constant demande au ministère des Affaires municipales d’autoriser l’entreprise de recyclage Mélimax à poursuivre ses activités sur son territoire, malgré qu’elle ait été inscrite au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics (RENA) en raison de deux litiges en cours. MISE À JOUR : La Ville de Saint-Constant va réévaluer le dossier Le conseil de Saint-Constant a adopté une résolution en ce sens lors d’une séance extraordinaire, le 5 février. La compagnie spécialisée en récupération de matériaux de construction opère sur un site d’environ 70 000 m2 situé rang Saint-Régis Sud, ayant appartenu auparavant à Met-Recy, notamment. Elle y entrepose des matériaux de toutes sortes, précise la Ville, qui sont valorisés par la suite à son centre de tri à Châteauguay. «Ces activités sont toutefois exercées à l’encontre de la règlementation municipale sur un site non autorisé par le ministère de l’Environnement», explique Nancy Trottier, directrice générale de la Ville de Saint-Constant dans une entrevue accordée au Reflet le 14 février. Pour que ses opérations se déroulent dans la conformité, Mélimax doit obtenir les autorisations nécessaires de différents paliers, dont la MRC, la Ville, le ministère de l’Environnement et la Commission de la protection du territoire agricole du Québec. «Mélimax n’a initialement rien fait pour se conformer à ces exigences, indique Mme Trottier, ce qui a poussé la Ville a déposé une requête introductive d’instance à la Cour supérieure contre l’entreprise en 2016.» Étant donné que ce dossier, et un autre concernant l’exploitation d’une ancienne mine de sable à Godmanchester, n’ont toujours pas été réglés devant les tribunaux, l’Autorité des marchés financiers a refusé d’accréditer l’entreprise Mélimax. Cette dernière s’est ainsi retrouvée au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics (RENA). Terrain d’entente Bien que la compagnie de recyclage ne respecte pas la réglementation municipale pour le moment, la Ville de Saint-Constant désire trouver un terrain d’entente avec Mélimax, souligne le maire Jean-Claude Boyer. «Nous voulons travailler le dossier de façon à ce que toutes les parties y trouvent leur compte», affirme-t-il. «Tout le monde veut recycler et revaloriser les matières résiduelles, mais personne ne souhaite que ces activités se produisent dans sa cour, enchaîne la directrice générale. Nous avons pensé revoir notre approche afin de faire reconnaître ce site industriel si celui-ci est exploité correctement.» La Ville de Saint-Constant souligne qu’elle est prête à faire des concessions uniquement parce que le terrain exploité par Mélimax n’a absolument aucune valeur agricole. «Le recyclage de métal détient un droit acquis sur ce site depuis 1969 et le recyclage de batteries à l’époque a hautement contaminé le sol, explique Nancy Trottier. Ce n’est pas une terre cultivable. Si elle l’était, la situation serait totalement inacceptable et nous aurions un discours complètement différent.» Hormis qu’elle doit se conformer aux règlementations en vigueur, l’entreprise Mélimax doit également réaménager son site, d’après la Ville, en y ajoutant des buttes paysagères. Nouveau nom Le Reflet a contacté l’entreprise Mélimax au numéro de téléphone affiché sur son site web, mais on a indiqué au Journal que l’entreprise s’appelait désormais le Géant du conteneur. La Presse rapportait le 14 mars que Mélimax avait changé de nom et que la nouvelle entreprise appartenait à la femme du propriétaire de Mélimax, Mario Landry. Le Reflet est en attente d’un retour de la compagnie. «Les nouveau éléments rapportés par La Presse le 14 mars étaient alors inconnus. À la lumière de ces nouvelles informations, ce dossier sera réévalué» a réagi la DG de Saint-Constant sur notre page Facebook. Contrats de la Ville de Saint-Constant à Mélimax -Services de location, de transport et de disposition de conteneurs au garage municipal au coût de 353 624$ -Location de conteneurs pour la disposition des ordures ménagères des édifices municipaux au coût de 5 709$