Actualités

Refonte tarifaire du transport en commun : de bonnes nouvelles, mais aussi des craintes

le jeudi 03 décembre 2020
Modifié à 10 h 30 min le 03 décembre 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

La refonte tarifaire de l’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM) simplifiera la vie des usagers, assure le maire de La Prairie et membre du conseil d’administration de l’opérateur de transport collectif exo, Donat Serres. Néanmoins, elle engendre des inquiétudes chez les maires de la couronne sud qu’il représente, révèle-t-il. À lire aussi: Une seule grille tarifaire des transports en commun : une carte mensuelle 50 % plus cher D’abord, les Municipalités offrant gratuitement le service de transport en commun local, entre villes limitrophes, à leurs citoyens craignent que ce pouvoir décisionnel ne leur revienne plus. «Si c’est le cas, est-ce que la facture de l’ARTM sera refilée aux Villes? Puis, la gratuité locale est un incitatif à utiliser le transport en commun, pour nos jeunes, notamment, qui se familiarisent plus tôt aux services offerts sur le territoire. Nous ne voulons pas perdre cela», explique M. Serres en entrevue au Reflet. Celui-ci ajoute que les Villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) paient le prix pour les résidents de l’extérieur de la CMM, puisque ceux-ci «profitent de nos infrastructures et des tarifs de la couronne sud». M. Serres cite l’exemple des résidents de Saint-Jean-sur-Richelieu qui garent leur véhicule au stationnement incitatif de La Prairie et achètent leur titre de transport à cet endroit à un coût réduit. Iniquité Au sujet de l’iniquité, M. Serres soulève également celle entre les usagers de la Rive-Sud et de l’île de Montréal. Selon lui, il n’est pas normal que les personnes se déplaçant en autobus de La Prairie à Longueuil, par exemple, paient plus que celles voyageant sur l’île. «On pense à tort que les travailleurs de la Rive-Sud se dirigent tous vers Montréal, mais ils sont plusieurs à se déplacer d’est en ouest. On souhaite que ce soit équitable pour tout le monde. La refonte devrait prévoir le même tarif que les usagers du service de Montréal», affirme-t-il. Par ailleurs, M. Serres fait remarquer que l’ARTM aurait tout à gagner d’inclure dans sa refonte des titres de transport ajustés à la réalité actuelle des usagers. «Il faut s’adapter au fait que la plupart d’entre eux sont en télétravail et ne se déplacent plus vers le bureau. Des carnets avec un nombre de passages réduit les inciteraient peut-être davantage à se déplacer en transport en commun plutôt qu’avec la voiture», fait-il valoir. Interconnectivité Malgré ces réticences, le maire de La Prairie se dit satisfait de la simplicité de la nouvelle grille tarifaire, alors que celle-ci propose un titre unique pour tous les usagers de la couronne sud. «Ceux-ci déploraient devoir payer deux titres différents pour prendre l’autobus ici et l’autobus à Longueuil», explique celui qui estime que cette mesure favorisera les déplacements entre territoires. Le conseil d’administration d’exo a déposé son mémoire lors de la consultation publique de l’ARTM à l’automne et attend le scénario final de cette dernière dont le dépôt est prévu dans les prochaines années.

À propos de la refonte du réseau

À propos des nouveaux tracés d’autobus prévus en 2021 dans les secteurs Roussillon et Le Richelain et dévoilés par exo en octobre, Donat Serres estime que l’opérateur a fait «du très bon travail». Il salue la volonté d’exo d’augmenter la fréquence des départs, «alors que les doubleurs ne sont qu’une solution à court terme», précise-t-il. L’ajout d’une ligne traversant la route 132 et le boul. Taschereau l’enchante aussi. «L’interconnectivité entre les villes est ce que nous avons toujours souhaité», souligne-t-il.