Opinion

Robin des bois à l'envers

le mercredi 27 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 27 janvier 2016

L'année qui vient de se terminer, si elle fut bonne pour les employés de l'État ayant conclu une entente enviable avec leur employeur et les médecins généreusement primés, le fut beaucoup moins au niveau social et médical pour l'ensemble des citoyens québécois.

Les Québécois attendent plus que jamais pour recevoir leurs soins de santé et n'ont, pour la moitié, pas de médecins de famille. De larges pans de la société, dont les mères monoparentales travaillant dans le commerce au détail et la restauration, sont laissés-pour-compte par le système de garderie, puisqu'ils ont des horaires hors des services actuels et aucune aide de l'État. Comme si ce n'était pas assez, les dernières mesures de rigueur budgétaire privent des toxicomanes de cures pourtant nécessaires pour les voir participer activement à notre société.

Le bilan est malheureux: le système a privilégié les nantis et laissé pour compte les autres. Robin des bois à l'envers!

Comment se sortir de ce marasme? Et bien, je ne peux m'empêcher de rappeler que l'ADQ, dont j'ai été députée en 2007-2008, proposait aux Québécois d'instaurer la mixité en santé - qui est la norme dans tous les pays industrialisés - pour pouvoir les garder en santé. Une autre mesure que nous proposions à l'époque était de donner 85$ par enfants par semaine aux parents pour les enfants exclus des services de garde, permettant ainsi à tous de bénéficier de l'aide de l'État.

Ces propositions, toujours populaires dans la population, ont été rapidement vidangées du programme de la CAQ et ne sont même pas sur l'écran radar des autres partis!

Du côté du pouvoir, avec le modèle actuel, on constate que le bateau continue de couler. Le rationnement des services et des augmentations de tarifs comme projet de société! Au lieu de changer la direction du gouvernail, on a simplement décidé de sacrifier récemment les toxicomanes du centre Mélaric sur l'autel du modèle québécois.

Le cynisme actuel semble nous condamner à accepter cette misère. Mais si le Québec n'était-il pas tout simplement malade de ses choix? Pourquoi ne regarderait-il pas ce qui se fait de mieux ailleurs pour s'en inspirer, plutôt que de s'inventer une vertu illusoire sur les décombres de son modèle?

Les Québécois méritent mieux que l'offre politique actuelle. On ne peut demander à Mario Dumont de reprendre où il a laissé. Mais il faut urgemment que quelqu'un reprenne sa boussole, puisque, de toute évidence, les Québécois l'ont conservée.

Monique Roy Verville,

ex-députée Action démocratique du Québec 2007-2008

Circonscription de La Prairie