Actualités

Sauvé par un camelot

le mercredi 02 mai 2018
Modifié à 10 h 14 min le 02 mai 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Johanne Lefebvre n’hésite pas à qualifier d’ange celui qui a sauvé la vie de son époux, le 15 mars. Kevin McGaw distribuait le Publisac rue Brébeuf à Sainte-Catherine quand il a aperçu un homme inconscient devant chez lui. Sa rapidité à communiquer avec les secours et à lui prodiguer les premiers soins ont fait la différence. Ce n’était pas la première fois que le cœur de Jacques Lefebvre lui jouait un mauvais tour. Il avait eu deux infarctus en 2005 et 2006. Conscient, il avait pu se rendre à l’hôpital. Cette fois, il a été victime du syndrome de la mort subite en raison de l’obstruction de son artère principale. «Je n’avais aucun symptôme, explique l’homme âgé de 63 ans. Je suis tombé à côté de mon camion que je déneigeais.» Quand Kevin McGaw a aperçu M. Lefebvre, il a tout de suite téléphoné au 911 et a sonné à la porte de sa résidence «On gardait notre petit-fils de 3 ans. Je n’ai pas entendu Jacques sortir, intervient Mme Lefebvre. Quand Kevin est arrivé vers 11h15, c’est là que j’ai aperçu mon mari étendu dans le driveway. Je suis alors sortie avec le petit.» Écoutant les directives du 911, Kevin McGaw a demandé à Mme Lefebvre de retourner à l’intérieur.  
«Quand j’ai vu son visage, j’ai pensé qu’il était mort. Sa figure était rouge, comme s’il était en train de s’étouffer.» - Kevin McGaw
  «On m’a dit de faire la réanimation cardio-respiratoire, mais uniquement des pompes sur la poitrine», raconte le résident de Saint-Constant. «C’était vraiment stressant. Ses yeux étaient foncés», poursuit le jeune homme dans la vingtaine.   À sept reprises Arrivés sur les lieux, les premiers répondants de la Régie intermunicipale d'incendie de Saint-Constant et Sainte-Catherine ont pris le relais. Parmi eux, un des trois enfants du couple, Manuel, prévenu par sa mère. En raison des liens familiaux, ce dernier n’a pu intervenir, ses collègues lui demandant de rester à l’écart.   [caption id="attachment_40643" align="alignright" width="521"] Johanne et Jacques Lefebvre. Le couple de Sainte-Catherine est passé par toute la gamme des émotions. (Photo : Le Reflet - Denis Germain)[/caption] «Je n’avais plus d’électricité dans mon cœur. J’étais fini. Mais un des pompiers, Steve Bossé, qui fait du kick-boxing a dit qu’il n’était pas question de me laisser m’en aller», poursuit M. Lefebvre. Dans l’ambulance, Manuel a été témoin des soubresauts du cœur de son père. À sept reprises, les secouristes ont dû utiliser le défibrillateur durant leur trajet vers le centre hospitalier Anna-Laberge à Châteauguay. «C’est comme si mon cœur manquait de gaz. Il repartait pour s’arrêter par après», illustre le Sainte-Catherinois.   Énergie Une fois son état stabilité à l’hôpital, Jacques Lefebvre est reparti vers l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil. Il a été opéré et maintenu dans le coma durant six jours. Malgré le fait qu’il ait été inconscient, il a affirmé avoir éprouvé la présence de ses proches à son chevet. «Il y avait tellement d’amour et d’énergie de ma femme, de mes enfants, de mes amis. Je le ressentais. Je savais qu’on me flattait les cheveux pendant que j’étais dans le coma. J’étais comme dans un rêve, mais il fallait que je revienne. Je n’avais pas fini de régler mes affaires», confie-t-il. C’est avec joie qu’il a appris qu’il devait retourner à l’hôpital Anna-Laberge le 23 mars pour terminer sa convalescence. «Je voulais voir ma 4e petite-fille, Malycia, l'enfant de Manuel, qui allait venir au monde. Elle est née le 25 mars à Anna-Laberge. Elle était au rez-de-chaussée et moi, au 2e étage. C’était un beau cadeau», relate Jacques Lefebvre. Autre présent: celui d’avoir obtenu son congé le 30 mars, la veille de l’anniversaire de sa femme.   [caption id="attachment_40645" align="alignleft" width="521"] Dans l’ordre habituel: Manuel Lefebvre, son père Jacques et Kevin McGaw. (Photo : Le Reflet - Denis Germain)[/caption] Outre ses quatre côtes fêlées et une cassée en raison des massages cardiaques, il ne conserve aucune séquelle. Le couple n’hésite pas à parler de miracle. S’il doit une fière chandelle à Kevin McGaw, M. Lefebvre désire remercier tous ceux qui lui ont permis de s’en sortir. Quant à M. McGaw, il demeure modeste concernant le rôle qu’il a joué. «J’ai un peu de trouble avec ça. Pour moi, ce que j’ai fait, tout le monde l’aurait fait», fait-il remarquer.   À LIRE AUSSI SUR LE MÊME SUJET :

Six pompiers honorés pour avoir secouru un résident de Sainte-Catherine