Opinion

Se faire à l'idée

le mercredi 11 octobre 2017
Modifié à 14 h 04 min le 11 octobre 2017
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Vous faut-il du temps pour vous faire à l’idée à propos de quelque chose? J’ai réalisé récemment que j’ai besoin de temps. Pour me faire à l’idée. Digérer une nouvelle. Avant de passer à l’action. Et ce, dans la plupart des sphères de ma vie. Je n’ai pas la résilience innée. Contrairement à d’autres personnes. Capables de faire un grand trait et d’accepter tout de go que la situation a changé. Par exemple, que leur douce moitié est partie avec toutes ses affaires. Et qu’elles sont de nouveau célibataires. Du jour au lendemain. Que le toit coule et que la facture sera salée. Qu’une maladie grave vient de leur être diagnostiquée. Je fais preuve de résistance souvent. Mon niveau d’optimisme est au plus bas. Sinon, ça se traduit parfois par de la colère. Mais c’est passager. Heureusement, je sais que c’est normal. J’ai besoin de laisser le temps faire les choses. De m’habituer à la nouvelle situation. Bref, je n’accepte pas souvent d’emblée. Cependant, une fois que mon idée est faite, rien ne peut me faire reculer. Dans mon quotidien, ça se traduit par des situations parfois cocasses. Quand je fais ma valise pour aller en voyage, c’est toujours en deux étapes. Je commence par sortir tout ce que j’ai envie d’amener et je l’étends sur mon lit. Il y a généralement beaucoup de vêtements et choses. Trop. Parfois inutiles. Puis, je laisse décanter. Le lendemain, je fais un second tri. Ou je fais ma valise rapidement en éliminant des chandails et des objets. Puis, je la ferme. Sans jamais changer d’idée ensuite. J’ai besoin de me faire à l’idée surtout pour les questions d’ordre monétaire. Pour les dépenses importantes. Quand vient le temps de m’acheter des pneus d’auto ou de me faire poser une couronne dentaire, par exemple. Je m’informe de la facture. J’encaisse. Et je me donne quelques jours pour y penser, pour planifier la dépense. Il y a quand même cette fois où j’avais trouvé un manteau qui me plaisait dans un magasin. Mais je le trouvais un peu dispendieux. J’étais persuadée que le prix allait baisser au cours de l’hiver. Aussi, je m’y suis rendue trois fois dans cet espoir. En vain. Même si tout était en liquidation de semaine en semaine. J’ai quand même fini par l’acheter.

«On peut très bien accepter son sort comme le cactus acceptes la caillasse où il pousse.» ^-:-Driss Chraïbi dans Une enquête au pays