Opinion

Se faire rendre la pareille

le samedi 18 décembre 2021
Modifié à 16 h 45 min le 24 décembre 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Photo : Gracieuseté

Quelle est la dernière fois où vous avez rendu service?

C’est inné chez Guillaume. Chaque fois qu’un ou une collègue semble mal pris, il accourt. Prêt à aider. À sauver la situation. Je le reconnais facilement parce qu’on est faits pareil.

Certaines personnes se désengagent, s’enfuient ou s’effacent dans de telles circonstances. Préférant éviter de se mouiller. Je suis tout le contraire. Je me sens interpellée. Ma réaction est quasi instantanée, spontanée.

J’éprouve le même élan pour rendre service. Quoi qu’il y paraisse au premier abord, il y a beaucoup d’égoïsme dans le fait de poser ce geste. Parce qu’il procure à son auteur un sentiment de bien-être. Voire d’importance. J’en retire effectivement une satisfaction personnelle. 

À contrario, j’arrive plus difficilement à recevoir. En fait, je me sens souvent mal quand on me rend la pareille. Comme si je ne savais pas trop comment réagir. Mon malaise réside sans doute aussi dans le fait que je me débrouille généralement seule. Que je ne suis pas du genre à quêter des services. À achaler les autres avec mes affaires. 

Je suis d’autant plus reconnaissante quand quelqu’un me rend service. Voilà que mon ami Eric me donne un coup de main depuis quelques semaines pour réaliser un projet personnel. Et je suis grandement touchée par son implication. Je me sens appuyée par son expertise et ses connaissances. Sans lui, je doute que j’y arriverais. 

Il est d’une telle générosité de son temps que je me sens choyée qu’il fasse partie de ma vie. L’autre soir, je lui ai texté que je l’aime. Parce que c’est l’émotion qui est montée naturellement pendant qu’on s’écrivait.

Jamais je n’aurais pensé que le fait qu’on me rende service me procure une telle bouffée d’amour.

P.S. : un lecteur m’a écrit à la suite de mon billet d’humeur, il y a deux semaines, dans lequel je vous racontais que ma barre de son s’est allumée en pleine nuit. Selon lui, une personne qui se trouvait à proximité s’y est sans doute branchée par erreur. Si elle a pu l’ouvrir, c’est qu’elle y avait déjà eu accès par le passé ou que celle-ci l’était déjà. La barre de son n’est évidemment pas protégée par un mot de passe. Voilà, le mystère est en partie résolu. Reste à savoir qui désormais…


« Il est plus facile de professer en paroles un humanisme de bon aloi que de rendre service à un voisin.»
- Henri Laborit