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Ses efforts récompensés en haut du Kilimandjaro

le mardi 15 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 15 novembre 2016
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Lorsqu’il a atteint le sommet du plus haut continent africain, Mathieu Grenier a pleinement savouré cet instant. Ce n’est pas tant le fait d’avoir accompli l’ascension du Kilimandjaro qui l’a rendu heureux, mais d’avoir réussi à passer durant deux ans à travers toutes les exigences qu’une telle aventure comporte.

«Quand on arrive au sommet, c’est de la grande fierté qu’on ressent. La fierté d’avoir réalisé les démarches pour les collectes de fonds, d’avoir assumé nos dépenses, nos efforts pour l’entraînement. Tu es heureux du travail accompli. Chaque participant devait ramasser 12 500$ pour ce projet-là. Moi, j’ai récolté 13 251$», explique l’ex-résident de Saint-Constant.

C’est en compagnie d’un groupe de 13 randonneurs qu’il s’est lancé dans cette aventure pour la Société de recherche pour le cancer qui propose ce type d’expédition clés en main. Séjournant en Tanzanie du 9 au 21 octobre, il a gravi pendant huit jours les 5 895 mètres menant au sommet. Un défi exigeant sur le plan physique, non pas en raison de la déclivité du terrain, mais de la raréfaction de l’oxygène.

«C’est une marche extrêmement lente où on court après notre souffle et où la tête te tourne. J'étais essoufflé juste de marcher de ma tente à celle où les repas étaient servis. C’est vraiment spécial», raconte le père de famille de 28 ans.

Le froid est également un facteur avec lequel il a dû composer.

«La veille d’atteindre le sommet, où nous étions à 4 600 mètres d’altitude, il a fait  -17 C. Personne ne s’attendait à une température aussi froide. Le lendemain, au sommet, c’était plus chaud et super beau. On est resté une quarantaine de minutes. C’était le party, tout le monde voulait prendre des photos», relate-t-il.

Il souligne la grande «solidarité» qui unissait les marcheurs.

«On s’est vu deux ou trois fois lors de rencontres officielles et l’amitié, la fraternité se sont installées vraiment vite. C’est complètement fou», note-t-il.

M. Grenier n’a également que de bons mots envers les guides africains qui ont accompagné le groupe.

Abandonner

C’est en mémoire de son frère Frédéric Grenier, happé mortellement par une voiture en 2003, que Mathieu Grenier a décidé de faire l’ascension du Kilimandjaro.

«Il voulait devenir microbiologiste pour trouver un remède contre le cancer. De plus, ajoute M. Grenier, dans ma famille et parmi mes proches, il y a eu beaucoup de personnes mortes à cause du cancer ou qui sont touchées. Je voulais faire ma part pour aider.»

Si l’ascension comme telle s’est avérée relativement facile Mathieu Grenier confie qu’il a failli à plusieurs reprises tout arrêter à l’étape des préparatifs.

«J’ai fait énormément d’événements pour amasser de l’argent. Et beaucoup n’ont pas fonctionné. J’ai perdu de l’argent», mentionne-t-il.

Il cite en exemple une soirée rétro où malgré la publicité dans les médias imprimés et radiophoniques, il a vendu 42 billets sur 450. Il a remis les 393$ à la Société et a déboursé personnellement 850$ pour combler les pertes. À ces revers se sont rajoutés des imprévus qui ont chamboulé sa vie privée.

«Durant ces deux ans, j’ai eu deux pertes d’emploi, une séparation, un nouvel enfant, un déménagement de Saint-Constant à Granby – pour retourner bientôt à Saint-Constant –. J’ai vécu beaucoup d’épreuves à travers ça», souligne-t-il.

Ça ne l’empêchera pas de se lancer dans un nouveau défi en participant à la traversée du désert marocain en mars 2018. Une autre activité d’autofinancement de la Société de recherche pour le cancer où chaque participant doit réunir la somme de 8000$. Une marche de 100 km sur huit jours à travers le plus vaste désert chaud subtropical au monde.