Actualités

Le bac bleu de retour dans la tourmente

le vendredi 24 janvier 2020
Modifié à 10 h 26 min le 24 janvier 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Six mois après avoir renouvelé son contrat de traitement des matières recyclables avec la MRC de Roussillon avec une forte augmentation, le Groupe Tiru ne serait plus en mesure de livrer la marchandise. À lire aussi : Matières recyclables : le coût passe de 43 $ à 99 $ la tonne L’entreprise a l’intention de fermer ses centres de tri à Montréal, Saguenay et Châteauguay, a rapporté La Presse+ jeudi. Ce, en raison de l’absence quasi totale de débouchés. Le problème, c’est que les matières déposées dans le bac bleu ne sont pas vraiment recyclées. «On leur fait faire un tour de bateau», a imagé cette semaine le chroniqueur Luc Ferrandez à l’émission Le Québec maintenant du 98,5 fm. En effet, les matières déposées au «recyclage», principalement le papier, ont été envoyées en Chine pendant quelques années. Le papier étant contaminé par toutes sortes d’autres substances, la Chine a fini par dire non merci il y a deux ans. La décision a fait plonger la valeur du papier et les revenus des entreprises de récupération. À l’automne 2018, Tiru a cessé de trier les matières recyclables à Châteauguay, entre autres, faute de débouchés. À lire aussi : Recyclage : les maires refusent de payer trois fois plus Certaines villes acceptant de donner un peu plus d’argent à la compagnie et l’Inde étant preneuse pour le papier, la machine a redémarré. Constatant que la qualité du papier n’était pas au rendez-vous, l’Inde a aussi fermé la porte à nos résidus en décembre, selon La Presse+ . L’entreprise, Recyc-Québec, des représentants du gouvernement et des villes doivent se réunir d’urgence ce vendredi pour trouver des solutions. L’opposition à Montréal en envisage une : arrêter la collecte pêle-mêle pour éviter de contaminer papier et carton destinés au recyclage, selon ce que rapporte La Presse. La formule actuelle fait en sorte que le bac, pour plusieurs, est une deuxième poubelle. Une enquête du Journal de Montréal l’a montré cet automne.  À l’emploi du centre de tri de Châteauguay pendant 6 jours incognito, Dominique Cambron-Goulet écrit dans son reportage : «Ici, les cochonneries dans le recyclage sont la norme, et non l’exception.»