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Sortir gagnante de ses troubles alimentaires

le lundi 12 décembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 12 décembre 2016
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

Marie-Pier Audet aime relever des défis, mais l’un d’eux lui a été néfaste et s’est transformé en troubles alimentaires. Aujourd’hui guérie, elle veut aider les autres qui souffrent de ce problème.

La résidente de Saint-Constant n’était pas à l’aise avec son corps d’adolescente. Elle ne faisait pas très attention à ce qu’elle mangeait parce qu’elle faisait du sport, mais elle n’aimait pas son apparence.

«Quand on se changeait en équipe, je me cachais. Je n’osais pas me mettre en maillot de bain et je me cachais avec des chandails ou des shorts à la plage», raconte la jeune femme de 22 ans.

Un jour, elle s’est lassée d’être insatisfaite et s’est fixée comme objectif de perdre 25 livres en un mois avant ses 19 ans. «Je me suis mise à m’entraîner et je ne mangeais plus. Je me pesais quatre fois par jour», relate-t-elle.

Elle a atteint son objectif et devait ensuite maintenir son poids. «Je n’étais pas vraiment belle, j’étais beaucoup trop mince», soutient aujourd’hui celle qui mesure 1,76 mètre (5 pi 8 po).

Pour y parvenir, elle ne mangeait presque pas la semaine et se privait moins la fin de semaine. Un an plus tard, la jeune femme s’est mise à manger sans contrôle. «Je pouvais manger en 15 minutes ce qu’on mange normalement en une journée», indique celle qui travaille dans un gym.

Vers la guérison

Lorsqu’elle a pris conscience qu’elle avait un problème, Marie-Pier Audet n’était pas fière, mais elle a eu le courage d’en parler à sa mère.

«Il n’y a jamais eu de problèmes dans ma famille. J’avais honte de vivre quelque chose de négatif. J’étais mal parce que je savais que ça allait coûter de l’argent pour consulter, mais j’en avais besoin», raconte l’étudiante universitaire.

Elle a été suivie pendant un an par une clinique spécialisée dans ce type de problèmes. «Ça n’a pas toujours été facile», soutient la jeune femme.

On lui a indiqué qu’elle souffrait d’anorexie et d’hyperphagie boulimique.

Dans sa thérapie, elle a appris à s’aimer et a réintégré des aliments un à un dans son alimentation. Afin de guérir complètement, Marie-Pier Audet est partie pendant six mois avec son sac à dos en Australie et en Nouvelle-Zélande. «Ça m’a permis de tourner la page», dit-elle.

Conférencière

Durant son processus de guérison, celle qui étudie pour devenir enseignante a écrit un témoignage sur sa page Facebook, qui a eu un écho auprès de plusieurs personnes.

«Ça a fait un gros boum. J’ai reçu 150 messages privés de personnes qui m’ont dit vivre aussi avec un trouble alimentaire. Le fait qu’une fille de 20 ans s’assume, ça a poussé d’autres à le faire», croit-elle.

À son retour de voyage, en pensant à l’impact qu’a eu ce message, elle a décidé de devenir conférencière.

Avec une amie du secondaire, Mélissa Rose, elles ont créé la page parlonsensemble.info où elles racontent leur histoire et invitent les gens à se confier.

Dès janvier, les deux femmes souhaitent présenter des conférences dans les écoles secondaires. «On veut faire ça convivial et interactif pour rejoindre les élèves», mentionne Marie-Pier Audet.

Si elle avait un conseil à donner à une personne qui souffre de troubles de l’alimentation, ce serait de s’assumer et d’en parler. «C’est le plus difficile», soutient-elle.

Pour Noël, elle conseille de profiter du temps en famille plutôt que de focuser sur la nourriture.

Trois principaux troubles de l’alimentation

L'anorexie

L’anorexie est caractérisée par la peur maladive de prendre du poids. La personne qui en souffre s’impose une restriction alimentaire et est souvent d’une maigreur maladive.

La boulimie

Une personne qui souffre de boulimie consomme de la nourriture de manière excessive. Elle compense ses excès notamment en se faisant vomir ou en utilisant des laxatifs. Les boulimiques ont un poids normal ou font de l’embonpoint, mais sont quand même préoccupées par leur poids.

L'hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique est caractérisée par des épisodes d’orgie alimentaire, mais contrairement à la boulimie, la personne ne pose pas de gestes pour compenser ses excès.

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