Sports

Spiderman peut aller se rhabiller!

le mercredi 07 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 07 octobre 2015
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Tester le nouveau centre d’escalade intérieur à La Prairie; le petit singe en moi en rêvait depuis que j’avais écrit un article pour annoncer sa construction. Il y a quelques semaines, je suis passée à l’action.

Un jeudi en fin de journée, j’ai sauté dans la voiture de ma collègue Judith pour qu’on aille s’initier à ce sport chez Canyon escalade à La Prairie. Impossible de rater ce nouveau bâtiment du chemin de Saint-Jean tellement sa hauteur est imposante. J’avais quelques papillons dans l’estomac en descendant de la voiture…

J’avais déjà fait de l’escalade – extérieure celle-là – à l’occasion d’une sortie scolaire alors que j’étais au secondaire.  Autant dire il y a 1000 ans!  Je me rappelais d’avoir aimé ça - surtout la descente en rappel - mais pas de là à prendre la direction toutes les fins de semaine de Val-David.

Des petits souliers!

Une fois notre inscription faite, on a dû enfiler des chaussures d’escalade. Elles étaient tellement pointues que j’imagine que les danseuses de ballet éprouvent la même sensation lorsqu’elles enfilent leurs chaussons. J’avais l’impression d’avoir les orteils compressées, qui se chevauchaient presque. Heureusement, on oublie vite la sensation lorsqu’on grimpe. En marchant, j’avais néanmoins l’impression d’être sur la pointe des pieds.

À notre grande surprise, il y avait beaucoup de va-et-vient dans le centre, dont des grimpeurs expérimentés qui savaient quoi faire et où aller contrairement à nous…

Orgueilleuses et nerveuses à la fois, on a enfilé notre harnais respectif dans le vestiaire après avoir observé discrètement comment les autres le portaient. Juste avant d’effectuer notre première montée, notre gentil instructeur Jérémy a vu que Judith avait mis le sien à l’envers!

Un jeu d’enfant?

Je n’ai pas peur des hauteurs et je pense que j’étais un peu plus brave que ma collègue. N’empêche, un mur de 44 pieds et demi, c’est impressionnant.

«On pourrait rester dans la section pour enfants», a dit Judith, qui ignorait, tout comme moi, que la hauteur des voies est la même peu importe l’âge! Ce sont les prises qui sont plus nombreuses, plus grosses ou plus faciles qui déterminent le degré de difficulté du parcours.

À bout de bras

Jérémy m’a attachée (pour une montée en assurage en moulinette, m’a-t-il appris par la suite). Il a fait pareil à Judith; on était prêtes pour notre première montée cote à cote. J’ai grimpé rapidement en respectant les couleurs de prises associées à ma voie pour ne pas tricher. À mi-mur, je me suis arrêtée pour encourager Judith, mais aussi parce que je commençais à manquer de force dans les avant-bras. En vraie débutante, j’avais fait une erreur de base: forcer principalement des bras au lieu d’utiliser mes jambes pour passer d’un point d’appui à un autre.

J’étais aussi essoufflée. Je n’avais pas imaginé que c’était un sport cardio et qu’il valait mieux y aller à un rythme modéré pour ne pas trop pomper.

Tout lâcher!

Rendue en haut, le moment est venu de redescendre. C’est là que j’ai éprouvé du stress que je n’avais pas anticipé. Je n’avais qu’à tout lâcher pour me laisser redescendre par l’instructeur tout en poussant avec mes jambes de temps à autre contre le mur pour m’en écarter. Plus facile à dire qu’à faire!

«Je dois vraiment mettre mes deux mains après la corde?», ai-je demandé à Jérémy à deux reprises comme si je n’arrivais pas à croire sa réponse.

À l’arrivée du photographe du Reflet, j’en étais encore à mes premiers balbutiements sur un parcours enfant. J’avais tellement mal dans les avant-bras que je devais prendre des pauses de temps à autre ou modérer mes ardeurs. Je me sentais à des années-lumière de Spiderman qui saute en toute fluidité d’un fil à l’autre sur tous les types de paroi!

Victoire!

Les montées suivantes, je me suis mise à utiliser davantage mes jambes, à y aller à un rythme plus régulier et à réfléchir à quelles prises choisir pour me rendre en haut. Tant et si bien, que je suis devenue de plus en plus à l’aise, réalisant que je ne tomberais pas si je me décollais de la paroi. Il suffisait de m’agripper!

On a délaissé rapidement les voies pour enfants pour emprunter d’autres avec des degrés de difficultés croissants tout en éprouvant encore plus de plaisir. J’ai même osé m’aventurer sur parcours aménagé dans un coin, m’obligeant à passer d’un mur à l’autre en montant.

En l’espace d’une heure, nous avions beaucoup progressé, comme c’est souvent le cas nous a appris Jérémy.

J’ai dû renoncer malgré moi à me rendre au sommet lors de ma dernière montée parce que je n’avais plus d’énergie. J’avais trop sollicité mes avant-bras et mes mains par mes erreurs du passé. Mais je me suis dit que c’était partie remise. J’ai eu la piqûre. Et Judith aussi. Assez pour songer à suivre un cours afin de s’assister l’une l’autre et s’abonner. À nous les sommets! À nous l’Everest!